Ce groupuscule „sans nom“, basé à Tarnac (Corrèze), se voulait une „force de persuasion“, selon des sources proches du dossier faisant état de déclarations orales et écrites recueillies ou découvertes au cours de leurs investigations, mardi matin.
Au cours de cette opération qui a mobilisé quelque 150 policiers à Paris (XXe), Rouen, dans la Meuse et à Tarnac, vingt personnes ont été interpellées. La moitié d’entre elles ont été rapidement remises en liberté, notamment une femme de 64 ans, domiciliée dans la Meuse, qui avait hébergé sa fille et son ami.
Les dix autres, dont au moins trois femmes, âgées de 23 à 33 ans, ont été placées en garde à vue. S’agissant d’un dossier de terrorisme, celle-ci peut aller jusqu’à quatre jours. Parmi elles figure le chef du groupe, un homme de 33 ans, interpellé à Tarnac où le groupe est organisé en communauté libertaire. Les personnes interpellées à Rouen et à Paris ont été transférées, selon des sources policières, dans les locaux de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) à Levallois (Hauts-de-Seine). Les autres, après avoir assisté à Tarnac aux perquisitions, étaient, mardi en fin de journée, en cours de transfert vers Levallois. Le groupe était sous la surveillance de la DCRI depuis le mois d’avril, après que la ministre de l’Intérieur eut demandé „le renforcement“ de la surveillance de la mouvance ultra gauche, comme elle l’a rappelé mardi. Depuis les premiers attentats commis contre les installations de la SNCF, une „cellule de travail“, regroupant la DCRI, la SDAT (sous-direction antiterroriste de la police judiciaire) et la gendarmerie, avait été mise en place à Levallois.
La gendarmerie, avec „un très gros travail“ de police technique et scientifique, selon des sources proches de l’enquête, mené par son Institut de recherche criminelle (IRCGN), a notamment permis de découvrir „une trace ADN“, à proximité d’une des caténaires visées, et d’autres empreintes, digitales celles-là, en cours d’exploitation. Sur place, a été découvert le dispositif utilisé par les saboteurs, un fer à béton en forme de crochet arrimé sur la catenaire et verrouillé pour résister au premier choc, dont Le Figaro publie, assure-t-il, la photo „authentifiée“ par des sources proches de l’enquête. Filatures, surveillances, écoutes téléphoniques sont venues compléter les investigations, jusqu’à établir „le lien entre les lieux et les heures de sabotage et l’activité d’un certain nombre de membres du groupe, d’où l’opération menée ce matin“, a résumé Mme Alliot-Marie. Le groupe de Tarnac entretient des liens, mais „plus idéologiques qu’organisationnels“, selon des sources françaises, avec d’autres, dans plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, la Belgique, la Grande-Bretagne, la Grèce et l’Italie.
Plusieurs de ses membres ont participé à des manifestations anti-mondialisation, aux côtés notamment d’altermondialistes, à l’occasion de grandes réunions internationales, telles que les G20, G8, ou Forum de Davos. A l’Intérieur, on affirme qu’ils se sont montrés très actifs dans les protestations, depuis juillet, contre le fichier de police controversé Edvige.
De Maart
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