Rude partie pour Royal avec le ralliement de Delanoë à Aubry

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Adulée ou détestée par les militants socialistes, applaudie ou sifflée comme au congrès de Reims, Ségolène Royal a imposé un style politique nouveau, qui bouscule, hérisse et ne laisse personne indifférent.

Ségolène Royal risque d’avoir la partie rude jeudi lors du vote des militants dans la bataille pour la direction du Parti socialiste, aaprès le ralliement lundi de Bertrand Delanoë à sa rivale Martine Aubry.
„Notre responsabilité est immense“, a déclaré le maire de Paris dans une lettre ouverte aux militants appelant à voter pour la maire de Lille car il y va de „l’identité même du Parti socialiste“. Alors que le rideau était à peine tombé sur un „Congrès pour rien“ à Reims, qui a renvoyé aux adhérents la mission de départager trois candidats à la direction socialiste – Aubry, Royal et l’eurodéputé Benoît Hamon -, cet appel a bousculé le jeu.
Le député François Lamy, bras droit de la maire de Lille, a salué un „geste fort“ tandis que le député „aubryste“ Jean-Christophe Cambadélis qualifiait cet appel de „déterminant pour l’unité du Parti socialiste“. Lors de la consultation des militants du 6 novembre sur les motions, les textes de Mme Aubry (24,3%) et M. Delanoë (25,2%) avaient recueilli la moitié des suffrages à eux deux, celui de Ségolène Royal, 29%. Benoît Hamon, 41 ans, avait rassemblé 18,5% des suffrages. Le maire de Paris n’avait pu s’entendre avec Mme Aubry lors du Congrès. Il avait renoncé à briguer la succession de François Hollande, sans donner de consigne de vote.
Il crée la surprise d’autant qu’un de ses partisans, le député Michel Sapin, avait annoncé en plein Congrès de Reims que Bertrand Delanoë avait décidé de ne soutenir ni Benoît Hamon, ni Martine Aubry comme candidat. Plus méchamment, un cadre socialiste juge ce ralliement „logique“: „il a l’air utile. Sinon il n’est plus au Frigidaire, il est au tombeau!“ Le maire de Paris, en tête des sondages courant novembre, est le grand perdant de cette course à la direction du PS, avec en ligne de mire l’élection présidentielle de 2012. Principal lieutenant de Mme Royal, promis au rôle de „premier secrétaire délégué“ en cas de victoire, Vincent Peillon a battu le rappel des militants: „Il faut absolument que nous soyons dès le premier tour élus, de telle sorte que nous puissions dès le lendemain rassembler“ et „donner au parti la possibilité de cesser de faire ricaner la droite“. Mme Royal table – elle l’a dit dimanche – sur les abstentionnistes du 6 novembre (la participation avait été d’un peu plus de 56%), mais aussi sur une partie des pro-Delanoë. Atout de la présidente de Poitou-Charentes: elle est en meilleure posture lorsqu’elle s’adresse directement aux militants. Incapables de se doter d’une orientation et d’un dirigeant au Congrès, faute d’un accord entre eux, les dirigeants socialistes ont confié aux militants le soin de le faire, en espérant, tel le premier secrétaire sortant François Hollande, que „le Parti socialiste aura une majorité“ après ce vote. La maire de Lille et l’eurodéputé, hostiles à l’orientation politique de Ségolène Royal, refusent d’ici au 1er tour de se placer dans cette hypothèse. Benoît Hamon a affirmé lundi qu’il pensait se qualifier pour le second tour. „Je pense que j’y serai“, a affirmé l’eurodéputé sur France Inter. Il fait campagne sur le changement à gauche et „le renouvellement“. „Celles et ceux qui ont été acteurs des querelles depuis 20 ans ne sont plus les mieux placés pour permettre au PS de se reconstruire“, a-t-il dit.