Royal s’en prend à nouveau à Sarkozy en s’excusant au nom de la France

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Ségolène Royal (PS) s'est engouffrée samedi dans la polémique née en Europe de commentaires sur des dirigeants mondiaux prêtés à Nicolas Sarkozy, pourtant démentis, en s'excusant au nom de la France auprès du président du gouvernement espagnol, Jose Luis Zapatero.

 A l’UMP, le tollé a été immédiat, comme il l’avait été après la demande de „pardon“ à l’Afrique, présentée le 6 avril à Dakar par l’ex-candidate à l’Elysée, pour un discours controversé prononcé par le chef de l’Etat dans la même ville.
Dans une missive au socialiste Zapatero, Mme Royal lui présente des „excuses“, assurant que ce qu’elle qualifie de „propos injurieux“ n’engagent „ni la France, ni les Français“. Au passage, Mme Royal sermonne Nicolas Sarkozy: „exercer le mandat de président de la République impose un devoir de maîtrise“. Elle a précisé à l‘AFP qu’elle présentait ces excuses au nom de „la République du respect“. Alors que le „contre-discours de Dakar“ portait sur une position officielle, les propos incriminés, qui auraient été tenus lors d’un déjeuner à l’Elysée avec des parlementaires, n’étaient pas publics et ont été infirmés de plusieurs bords.
La présidence, ainsi que des invités ont contesté l’intitulé ou l’interprétation de propos que le quotidien Libération, citant des participants, a mis dans la bouche du chef de l’Etat. Ainsi, Didier Migaud (PS), avait affirmé que „ces propos n’ont absolument pas été tenus par le président“. Le centriste Jean Arthuis a redit samedi que les commentaires avaient été rapportés „en contradiction“ avec l'“expression“ du président.
M. Sarkozy aurait dit de M. Zapatero qu’il „n’était peut-être pas intelligent“, mais avait „gagné deux fois les élections“. Interrogé par l‘AFP, un porte-parole de M. Zapatero s’est refusé à tout commentaire sur l’initiative de Mme Royal, comme il l’avait fait la veille sur les propos prêtés au président, abondamment rapportés par la presse espagnole à dix jours de sa visite officielle à Madrid. M. Sarkozy aurait également égratigné Barack Obama ou Angela Merkel, selon
Libération, le tout suscitant des gorges chaudes dans la presse internationale. A peine connues les excuses de la présidente de Poitou-Charentes, la machine UMP s’est mise en mouvement: le numéro un Xavier Bertrand l’a qualifiée de „spécialiste de la manipulation“. „Une femme dévorée d’ambition qui n’admet pas le choix populaire de 2007“, selon Dominique Paillé. Elle a besoin „d’une aide psychologique“, a réaffirmé le porte-parole Frédéric Lefebvre. „Pseudo-excuses délirantes“, pour le député Gilles Carrez, présent au déjeuner litigieux. Mais le socialiste Vincent Peillon a abondé dans le sens de Mme Royal: „ce n’est pas en prenant l’habitude du président Nicolas Sarkozy d’insulter nos partenaires politiques que la France retrouvera sa crédibilité“. Alors que la demande de „pardon“ à l’Afrique avait été soutenue par la première secrétaire PS Martine Aubry, 56% des Français l’avaient désapprouvée. Mais pour 70% des sympathisants PS, elle était „justifiée“. L’expert d’Ipsos Jean-François Doridot estime pour sa part que „Mme Royal est en train de mettre en place un shadow président, en s’attaquant au domaine réservé“, la politique étrangère. Ces initiatives ne sont pas à même de la faire prospérer dans l’opinion, juge-t-il. Mais elles la „font exister“, et au PS, elles montrent que „même si elle n’est pas première secrétaire, elle tient une place importante“.