Reprise des négociations au Zimbabwe après un discours de Mugabe à la nation

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Les principaux protagonistes des pourparlers sur un partage du pouvoir au Zimbabwe reprennent lundi, après un discours du président Robert Mugabe à la nation, des négociations-marathon engagées la veille pour régler les points de litige.

Les principaux protagonistes des pourparlers sur un partage du pouvoir au Zimbabwe reprennent lundi, après un discours du président Robert Mugabe à la nation, des négociations-marathon engagées la veille pour régler les points de litige. „Les négociations vont reprendre aujourd’hui après la cérémonie en l’honneur des héros de l’indépendance“, a déclaré lundi à l‘AFP Edwin Mushoriwa, porte-parole de la faction dissidente du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition). Son chef Arthur Mutambara, qui participe aux négociations, assistait pour la première fois à cette cérémonie, a constaté un journaliste de l‘AFP. Le président Mugabe s’adressera, comme chaque année, à la nation lors de ce rassemblement en l’honneur des Zimbabwéens morts pour l’indépendance de l’ancienne Rhodésie du Sud britannique. Les pourparlers sur un partage du pouvoir devraient ensuite reprendre dans un hôtel du centre du Harare entre Robert Mugabe, le leader du MDC Morgan Tsvangirai et Arthur Mutambara. Sous l’égide du président sud-africain Thabo Mbeki, médiateur dans cette crise, les principaux protagonistes avaient entamé des négociations pour trouver une entente sur les points de litige, qu’ils ont interrompues dans la nuit de dimanche à lundi après de longues heures de pourparlers. „Quatorze heures de discussions montrent qu’il y a une sorte de désaccord. Si c’était un accord, cela aurait été fait en deux heures“, a indiqué lundi à l‘AFP Edwin Mushoriwa, porte-parole de la faction dissidente du MDC. Le journal d’Etat The Herald indiquait pour sa part que les pourparlers étaient proches d’un accord. Le président Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir, s’était dit la veille „confiant“ que les obstacles seraient surmontés dans ces négociations au sommet, qui suivent près de trois semaines de travail des équipes de négociateurs en Afrique du Sud. Le 21 juillet, les chefs de l’opposition et du pouvoir s’étaient engagés à négocier un partage du pouvoir afin de débloquer la situation au Zimbabwe, paralysé depuis la réélection controversée fin juin de Robert Mugabe à l’issue d’un scrutin boycotté par l’opposition et entaché de violences. Les deux composantes du MDC avaient ravi le 29 mars la majorité à la Chambre des députés, tandis que M. Tsvangirai arrivait largement en tête du premier tour de la présidentielle. Arguant de cette victoire, M. Tsvangirai exige le contrôle de l’exécutif. Mais le chef de l’Etat n’entend pas céder la présidence, qu’il pourrait conserver avec des fonctions honorifiques lui permettant de se retirer en héros de l’indépendance.
Selon des informations non confirmées de la presse sud-africaine, les négociations ont enregistré une avancée décisive en convenant d’une amnistie pour les responsables des massacres perpétrés au début des années 1980 contre la minorité Ndebele, dans le sud du pays, et pour les auteurs de violences plus récentes orchestrées contre l’opposition. Un accord aurait également été conclu sur la question de la terre, dont la redistribution à la majorité noire catalyse les tensions et a entraîné ces huit dernières années une chute brutale de la production agricole au Zimbabwe, ancien grenier à blé de l’Afrique australe dont l’économie s’est effondrée.