Remise en liberté de Marina Petrella pour raisons de santé

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La cour d'appel de Versailles a autorisé mardi la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Marina Petrella, ce qui permettra à l'ex-membre des Brigades rouges, toujours en instance d'extradition vers l'Italie, de recevoir des soins sans être détenue.

La cour d’appel de Versailles a autorisé mardi la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Marina Petrella, ce qui permettra à l’ex-membre des Brigades rouges, toujours en instance d’extradition vers l’Italie, de recevoir des soins sans être détenue. La chambre de l’instruction de la cour d’appel a assorti la remise en liberté de Mme Petrella, 54 ans, actuellement hospitalisée à Paris, de plusieurs obligations comme celles d’informer le parquet général sur ses lieux d’hospitalisation et de résider chez elle à Argenteuil (Val d’Oise) lorsqu’elle sortira de l’hôpital. La décision, conforme aux réquisitions du parquet général, ne remet pas en cause la procédure d’extradition de l’ex-brigadiste vers l’Italie, où elle a été condamnée en 1992 à la perpétuité, notamment pour complicité dans le meurtre d’un commissaire de police, en 1981. Ancienne dirigeante de la „colonne romaine“ des Brigades rouges, Marina Petrella reste visée par un décret d’extradition signé le 3 juin par le gouvernement français. L’extradition ne devrait toutefois pas intervenir avant l’examen, pas avant la rentrée, d’un recours déposé devant le Conseil d’Etat. Actuellement hospitalisée à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, Mme Petrella est en „abandon de vie“, atteinte de „troubles dépressifs et suicidaires“ et souffre de „dénutrition“, selon ses médecins. Elle est alimentée par une perfusion, a indiqué mardi son avocate Irène Terrel. „L’évolution de l’état de santé de Mme Petrella, si l’on reprend le dernier rapport en date du 1er août, indique qu’il n’est pas compatible avec une situation de détenu“, avait expliqué mardi matin l’avocat général Michel Doumenq.
Me Terrel et le professeur Frédéric Rouillon, chef du service où est soignée Mme Petrella à Sainte-Anne, ont salué dans un communiqué la décision de la cour d’appel de Versailles, „intervenue, fait exceptionnel, à la demande expresse du parquet“.
„Cette libération va permettre à Marina Petrella de se soigner dans les conditions requises par son état tant physique que psychique et conformes au cadre légal de son hospitalisation“, ont-ils ajouté. „En optant pour ce geste humanitaire, les plus hautes autorités de l’Etat ont manifesté une volonté d’apaisement certaine qui ouvre aujourd’hui à Mme Petrella la voie de l’espoir“, ont conclu Me Terrel et le Pr Rouillon. L’un des dirigeants du comité de soutien de Mme Petrella, l’ancien activiste italien Oreste Scalzone, a fait état de son sentiment „de liesse“, estimant qu’on avait „franchi un palier décisif, celui entre la vie et la mort“. M. Scalzone a dit attendre désormais l’application de la clause humanitaire, prévue par la convention européenne d’extradition de 1957, en faveur de Marina Petrella pour surseoir à l’extradition. Tout en s’engageant à livrer Marina Petrella aux autorités italiennes, le président Nicolas Sarkozy avait souhaité en juillet qu’elle puisse être graciée „dès que possible“ par Rome.