Pakistan: la coalition gouvernementale d’accord pour destituer Musharraf

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Les deux partis de la coalition gouvernementale au Pakistan sont tombés d'accord pour lancer une procédure de destitution à l'encontre du président Pervez Musharraf, ont indiqué jeudi à l'AFP des sources au sein de ces formations.

Les deux partis de la coalition gouvernementale au Pakistan sont tombés d’accord pour lancer une procédure de destitution à l’encontre du président Pervez Musharraf, ont indiqué jeudi à l‘AFP des sources au sein de ces formations. „Les partis de coalition sont parvenus à un accord de principe pour lancer une motion de destitution contre le président Musharraf“, a déclaré l’une de ces sources à l’issue de trois jours de tractations entre les responsables de l’alliance au pouvoir. Le porte-parole des deux partis — respectivement conduits par le veuf de Benazir Bhutto, Asif Ali Zardari, et l’ancien Premier ministre Nawaz Sharif– a indiqué qu’une annonce officielle interviendrait plus tard dans la journée. „Une avancée majeure a eu lieu (mercredi soir) dans les pourparlers. Nous sommes tombés d’accord pour destituer le président“, a indiqué un membre du parti de M. Sharif, la Ligue Musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N). Cette entente intervient alors que Pervez Musharraf devait s’envoler jeudi pour les jeux Olympiques de Pékin. Le camp Musharraf, au pouvoir depuis un coup d’Etat militaire en 1999, a perdu les élections législatives du 18 février et le président cohabite depuis dans une atmosphère conflictuelle avec un gouvernement rassemblant l’ex-opposition.
Mais celle-ci était jusqu’ici divisée sur le sort à réserver au chef de l’Etat: une partie, dont le PML-N, exigeait son départ. Une autre, surtout le Parti du peuple pakistanais (PPP), n’était pas hostile à une cohabitation si Musharraf était dépouillé de certaines prérogatives. C’est la question des juges de la Cour suprême, en particulier le sort de son ancien président Iftikhar Muhammad Chaudhry, qui est au coeur du conflit entre l’ex-général Musharraf et le gouvernement. La coalition au pouvoir a promis de rétablir dans leurs fonctions ces juges destitués par M. Musharraf à la faveur de la proclamation de l’état d’urgence en novembre 2007.
Mais le président, réélu de manière controversée en octobre dernier, redoute que ces magistrats ne se prononcent sur la légitimité de son mandat. Si le Parlement rétablit ces juges, la Cour suprême pourra en théorie de nouveau juger illégal le nouveau mandat pour cinq ans de M. Musharraf et entamer une procédure de destitution. Le président pakistanais, à la tête d’une puissance nucléaire militaire, continue de jouir du soutien des Etats-Unis, principaux pourvoyeurs d’aide à Islamabad, leur allié-clé dans leur „guerre contre le terrorisme“.