Noël à 700 m sous terre pour trois spéléologues

Noël à 700 m sous terre pour trois spéléologues

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FRANCE- Trois spéléologues amateurs lillois ont passé Noël à 700 mètres sous terre, bloqués depuis mercredi dans le gouffre de Romy à proximité de la Pierre-Saint-Martin (Pyrénées-Atlantiques), où les secours s'activaient toujours vendredi soir.

Le groupe de trois spéléologues, venus avec quatre collègues effectuer la cartographie du site sous-terrain, a été bloqué mercredi par l’obturation d’un siphon de profondeur qu’il avait franchi la veille, à la suite d’une montée des eaux souterraines apparemment due au redoux, a expliqué le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM), basé à Oloron-Sainte-Marie. Les quatre spéléologues qui n’étaient pas bloqués, et se trouvaient dans un bivouac intermédiaire à environ 420 mètres sous terre, étaient tous remontés à la surface vendredi. Ceux-ci „sont en pleine forme mais ont besoin de repos“, a expliqué à l’AFP le colonel des pompiers Eric Soupra, commandant des opérations de secours sur place.
Aucun contact n’a en revanche été établi vendredi avec les trois spéléologues bloqués. Jeudi soir, une dizaine de sauveteurs du Secours spéléo français (SSF) étaient descendus dans le gouffre avec du matériel d’artificiers dans l’intention notamment d’élargir une fissure qui se trouve au-dessus de la cavité dans laquelle se trouvent les trois personnes. Cette opération est désormais impossible, car „le niveau de l’eau a encore augmenté et a obstrué la fissure“, a précisé le colonel Soupra. En conséquence, la moitié des sauveteurs est remontée et les secours, qui ont entamé leurs opérations il y a 24 heures, ont fait appel vendredi à des plongeurs. Quatre plongeurs spécialisés sont arrivés à Pau en fin de soirée vendredi et devaient entamer, samedi matin, une délicate opération de sauvetage. Les quatre plongeurs, les „meilleurs spécialistes“ trouvés dans les rangs de Spéléo secours français (SSF), selon les termes d’Eric Soupra, commandant des opérations de secours sur place, amorceront leur descente aux premières heures de la matinée.
Il s’agit maintenant de „stabiliser leurs conditions de survie“ en faisant parvenir aux trois spéléologues –isolés depuis mardi et qui disposaient de vivres pour 24 heures– de l’eau, de la nourriture et une source de chaleur, a poursuivi le responsable des secours. A compter de vendredi 17H00, „on se donne 20 heures pour atteindre les personnes isolées“, a-t-il ajouté. Ensuite, il faudra étudier les conditions de leur évacuation.
Les secours se sont montrés rassurants sur l’issue de l’opération, indiquant que les trois spéléologues risquaient surtout de commencer à avoir faim. Jeudi soir, deux des quatre personnes qui se trouvaient au bivouac et avaient déjà regagné la surface ont assuré aux secouristes que leurs coéquipiers bloqués se trouvaient „au sec, sains et saufs, mais risquant de manquer de nourriture“. L’un d’entre eux était ensuite redescendu dans le gouffre pour guider les secours.
Le groupe de spéléologues amateurs, composé au total de sept personnes, était arrivé sur les lieux lundi pour entreprendre des travaux de cartographie complémentaires dans ce gouffre qui n’a pas encore été entièrement repéré par les services spécialisés mais qu’ils ont déjà exploré à plusieurs reprises. „Ce sont des spéléologues aguerris, parfaitement compétents pour gérer ce type de situation“, a assuré de son côté le colonel Patrick Geisler au PC de la brigade des pompiers chargée de coordonner les opérations de secours, tout en soulignant que l’emplacement des personnes bloquées se trouvait „à une bonne dizaine d’heures“ de l’entrée de la grotte. Les opérations de sauvetage réunissent les équipes de sapeurs-pompiers et celles de SSF pour les missions souterraines, en liaison avec les gendarmes spéléologues du PGHM.