Nicaragua: l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie sont légalement \“indépendantes\“

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

L'indépendance de l'Ossétie du sud et de l'Abkhazie a désormais force de loi au Nicaragua: après avoir annoncé publiquement qu'il reconnaissait les deux Républiques séparatistes de Géorgie, le président Daniel Ortega a confirmé sa décision par décrets-lois.

Dans deux décrets distincts, numéros 46 et 47, signés jeudi, le président Ortega a décidé „au nom de l’Etat du Nicaragua“ la „pleine reconnaissance“ des républiques „soeurs“ d’Ossétie du sud et d’Abkhazie comme „nouveaux membres de la communauté des nations indépendantes du monde“, à qui son pays „souhaite la bienvenue“, a annoncé vendredi le ministre nicaraguayen des Affaires étrangères par intérim, Manuel Coronel. Le président Ortega a chargé le ministère de transmettre les deux décrets, conformément à la loi, „pour l’entrée en vigueur de la dite reconnaissance et le plein établissement de relations diplomatiques“ avec les deux républiques séparatistes, a-t-il ajouté. Les deux textes entreront en vigueur „dès leur publication par un mode de diffusion national, quel qu’il soit et indépendamment de leur publication au Journal officiel“.
Il s’agit là d’une procédure permettant au président de promulguer les textes plus rapidement, explique-t-on à Managua. Le président Ortega avait annoncé sa décision mardi soir à l’occasion du 29e anniversaire de l’armée, devenant ainsi, après le président russe Dmitri Medvedev, le deuxième chef d’Etat à reconnaître officiellement l’indépendance des deux républiques séparatistes de Géorgie. Il avait également exprimé son soutien à la position de Moscou en faveur d’une négociation avec l’Europe et les Etats-Unis, dans cette crise qui a ravivé la tension entre l’Est et l’Ouest, rappelant les années de la „guerre froide“. Ces deux décrets légalisant la reconnaissance de l’Ossétie du sud et de l’Abkhazie constituent un „acte souverain“ du gouvernement du Nicaragua, a déclaré M. Coronel.
„Depuis l’installation de notre gouvernement, nous avons dit que nous allions établir des relations avec le monde entier“, a-t-il ajouté. Daniel Ortega, ancien chef de la junte sandiniste arrivée au pouvoir au Nicaragua en 1979 avec l’aide du bloc de l’ex-URSS à la chute de la dictature d’Anastasio Somoza, a été élu président en 1984 avant de perdre l’élection suivante, en 1990, face à Violeta Chamorro. Après trois échecs successifs, il a été réélu en 2006, avec sa formation de gauche du Front sandiniste. M. Coronel va communiquer, conformément à la loi a-t-il souligné, le contenu des deux décrets à l’ambassadeur de Russie, Igor Kondrachev, à qui il a déjà demandé vendredi, lors d’un entretien, de „servir d’intermédiaire dans l’établissement des relations bilatérales avec les Républiques du Caucase récemment constituées“. M. Kondrachev avait déjà „remercié le président du Nicaragua, qui a reconnu ces deux régions“, dans un entretien accordé jeudi à Managua au quotidien Nuevo Diario.
La reconnaissance des deux Républiques séparatistes par Moscou, le 26 août, a été immédiatement condamnée par les Etats-Unis et l’Union européenne, dans une tension rappelant certains épisodes de la „guerre froide“ entre l’Est et l’Ouest.
La décision de M. Ortega est „maladroite“, a déclaré à l’AFP l’ancien ministre nicaraguayen des Affaires étrangères Emilio Alvarez, en évoquant „les attitudes nostalgiques de M. Ortega“ à l’époque où le Nicaragua faisait partie du réseau de l’ex-URSS.