L’idée de Mme Clinton à la barre de la diplomatie américaine fait des vagues

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

L'éventuelle nomination de Hillary Clinton à la tête de la diplomatie américaine suscite une rafale de questions sur les motivations du président élu Barack Obama et sa vision de la future politique étrangère des Etats-Unis.

Le „tout Washington“ politique n’en finit pas de spéculer sur le choix de l’ex-Première dame, qui s’était révélée une rivale coriace pendant les primaires démocrates, et avait traité Barack Obama de „naïf“ quand il proposait de négocier „sans conditions“ avec les Iraniens. Elle pourrait devenir celle qui préparerait une éventuelle rencontre avec Téhéran. Beaucoup se demandent comment deux ego aussi forts pourraient cohabiter sans risque d’étincelles. Si Mme Clinton, 61 ans, a mené campagne en faveur de M. Obama après son investiture comme candidat démocrate à la Maison Blanche, il n’en reste pas moins des interrogations sur leur niveau de confiance mutuelle et sur la possibilité que le courant ne passe pas entre les deux anciens adversaires. On ignore si M. Obama et Mme Clinton, qui se sont rencontrés la semaine dernière à Chicago (Illinois, nord), ont déjà parlé de leurs prérogatives respectives en matière de diplomatie. Selon des experts, Barack Obama devra tenir fermement la barre s’il fait monter à bord l’ex-Première dame. M. Obama a suffisamment confiance en lui „pour ne pas craindre de faire entrer dans son gouvernement une ancienne rivale“, relève Andrew Bacevich, professeur de relations internationales à la Boston University. „Hillary Clinton est une personnalité de poids mais Barack Obama a remporté une élection historique“, remarque David Rothkopf, spécialiste de sécurité nationale. Et c’est le président „qui a le pouvoir ultime“, ajoute-t-il. Celle qui a voté pour la guerre en Irak et axé sa campagne sur son expérience en politique étrangère, acquise disait-elle lors des deux mandats de son époux et au Sénat où elle est membre de la commission pour les armées, a la réputation d’être plus „va-t-en guerre“ que M. Obama. Mais „c’est une femme compétente, et ce qu’Obama envisage comme changement, du moins dans le domaine de la politique étrangère américaine, ne va pas être si spectaculaire“, estime M. Bacevich. „Hillary Clinton domine de la tête et des épaules tous les candidats“ au département d’Etat, renchérit David Rothkopf. Les noms de John Kerry, candidat démocrate à la présidentielle de 2004, et de Bill Richardson, gouverneur du Nouveau-Mexique et ancien ambassadeur à l’ONU, circulent aussi pour ce poste. Henry Kissinger, ancien secrétaire d’Etat des présidents Nixon et Ford, serait „ravi“ par le choix de Mme Clinton et l’époux de l’intéressée, Bill Clinton, estime qu’elle serait „vraiment une grande secrétaire d’Etat“. Le sort de l’ex-Première dame reste d’ailleurs étroitement lié à la personnalité parfois turbulente de son mari et à ses activités internationales. Les engagements de l’ancien président en matière d’environnement et de santé au sein de la Fondation Clinton pourraient ainsi générer des conflits d’intérêts si son épouse se retrouvait chef de la diplomatie. „Vous ne pouvez pas complètement exclure la politique“ de ces activités, remarque Costas Panagopoulos, politologue de la Fordham university. Il faudrait aussi que M. Clinton se soumette aux exigences de transparence financière imposées aux futurs membres de l’administration et à leurs conjoints.
L’équipe Obama souhaiterait qu’il divulgue les noms des donateurs de sa fondation (parmi lesquels figurent, selon le New York Times, des membres de la famille royale saoudienne ou le roi du Maroc) et de ceux qui ont financé la bibliothèque présidentielle de l’Arkansas. Le couple Clinton a révélé avoir gagné 109 millions de dollars depuis son départ de la Maison Blanche en 2001. Sur cette somme, 52 millions provenaient des royalties des conférences données par M. Clinton aux quatre coins du monde.