Libération des humanitaires enlevés au Darfour

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Quatre travailleurs humanitaires de l'ONG Médecins sans Frontières (MSF) enlevés cette semaine au Darfour, dans l'ouest du Soudan, ont été libérés samedi, ont déclaré les autorités locales et MSF.

Les ex otages: un Français, un Italien, une Canadienne et un Soudanais, avaient été enlevés mercredi dans la province en proie à la guerre civile par des inconnus armés.
Ils sont arrivés dans la soirée à l’aéroport de Khartoum venant d’El-Facher, capitale historique du Darfour et paraissaient en bonne santé, selon un correspondant de l’AFP sur place. „Ils ont été libérés, je le confirme. Ils sont tous en bonne santé“, avait déclaré quelques heures auparavant Ali Yussif, responsable du protocole au ministère soudanais des Affaires étrangères. Leur libération a été également annoncée par MSF. „Nous avons une confirmation directe de la libération de nos collègues“, a déclaré à l’AFP, Erwin Van t’Land, porte-parole de MSF-Belgique. Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a affirmé qu'“aucune rançon n’avait été payée“, a rapporté l’agence Ansa. „MSF l’a dit et répété et à plus ample raison nous le répétons, nous, comme gouvernement. Nous avons eu des contacts avec les autorités soudanaises et les services de sécurité soudanais qui l’ont aussi exclu“, a déclaré le ministre. Selon M. Frattini, le fait qu’ils „étaient des médecins et travaillaient pour sauver des vies humaines a joué“ pour débloquer la situation. Cinq membres de MSF, les trois Occidentaux et deux Soudanais, avaient été enlevés mercredi par des hommes armés à Saraf Umra, dans le secteur de Kabkabiya, à la lisière du Darfour-Nord et du Darfour-Sud, à une centaine de kilomètres à l’est du Tchad. Un des Soudanais avait été rapidement relaché. L’enlèvement est survenu alors que les relations sont tendues entre Khartoum et l’Occident après l’expulsion de 13 des plus importantes ONG actives au Darfour, où la guerre civile a fait 300.000 morts depuis 2003 selon l’ONU. Khartoum chiffre le nombre des morts à 10.000. Ces expulsions font suite au mandat d’arrêt délivré le 4 mars par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président Omar el-Béchir pour crimes de guerre et contre l’humanité au Darfour. Malgré le mandat, le président Béchir assistera au sommet arabe de Doha fin mars, a annoncé samedi Ali Karti, ministre d’Etat soudanais aux Affaires étrangères.
Il s’agira de sa première visite officielle à l’étranger depuis la décision de la CPI, à moins d’un autre déplacement d’ici-là. Les autorités soudanaises avaient indiqué avoir localisé les ravisseurs qui demandaient une rançon et négocier avec eux la libération des otages. Des responsables soudanais ont accusé des „bandits“ et „voleurs“ alors que des rebelles ont mis en cause des milices arabes alliées de Khartoum au Darfour.
Les convois du Programme alimentaire mondial (PAM), les véhicules des ONG et de la force de paix ONU-Union africaine y sont souvent attaqués par des bandits qui les revendent sur le marché noir. Mais l’enlèvement d’Occidentaux était un phénomène rarissime depuis le début de la mission humanitaire dans ce territoire où vivent près de six millions de personnes dont 2,7 millions dans des camps de déplacés. Les sections française et néerlandaise de MSF figurent parmi les ONG expulsées, alors que les divisions suisse, belge et espagnole, non concernées, ont annoncé leur retrait provisoire du Darfour après l’enlèvement. L’ONU estime déjà à plus d’un million le nombre de personnes affectées par l’expulsion des ONG. Khartoum conteste ce chiffre et assure être en mesure de „combler le vide“ laissé par le départ des ONG qui mettaient en oeuvre des programmes de l’ONU, comme la distribution des denrées alimentaires.