Le haut responsable, qui a requis l’anonymat, réagissait aux propos du ministre des affaires étrangères français Bernard Kouchner, qui a laissé entendre que l’UE et la Russie pourraient décider de reprendre leurs négociations, lors de leur sommet à Nice le 13 novembre.
„Je pense pouvoir vous dire que les négociations sur ce nouveau partenariat pourront se dérouler“, a affirmé M. Kouchner à l’issue d’une rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov à Saint-Pétersbourg. „A moins qu’il n’y ait une surprise jusqu’au 13, je pense que nous pourrons trouver un nouveau calendrier“, a ajouté M. Kouchner. La suspension des pourparlers sur le partenariat est la seule mesure prise par les Européens pour signifier concrètement leur condamnation de la main-mise de la Russie sur les territoires séparatistes géorgiens d’Abkhazie et d’Ossétie du sud.
„Nous sommes réellement choqués par une telle proposition“, a affirmé à l‘AFP le haut responsable lituanien. „Le ministre propose lui-même d’enfreindre un accord que son président a négocié avec la Russie“, a-t-il dit. Le président français Nicolas Sarkozy et son homologue russe Dmitri Medvedev ont conclu à la mi-août un plan pour mettre fin au conflit armé en Géorgie, qui prévoit que les troupes russes doivent se retirer dans les positions et le nombre qu’elles occupaient avant le conflit. „Or, selon nos informations“, a expliqué le responsable lituanien, „le nombre des troupes russes a augmenté (dans les territoires séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, Ndlr) et elles pourraient encore être renforcées par la présence de 2.000 hommes supplémentaires“.
„Nous faisons face à une reconstitution incontrôlée des forces militaires actuellement dans la région“, a ajouté le responsable. „C’est l’occupation d’un pays indépendant que l’on propose ainsi d’entériner“. La Lituanie, qui assure être soutenue par plusieurs nouveaux membres de l’UE, entend se prononcer très fermement lors de la prochaine rencontre des ministres des affaires étrangères européens. „Nous lutterons jusqu’au bout“, a prévenu le haut responsable. „Les intérêts pragmatiques ne doivent pas pas primer‘, a-t-il ajouté. „Tant que la Russie ne se retirera pas et que les observateurs de l’OSCE ne seront pas autorisés à rentrer dans les territoires séparatistes, il n’est pas possible de parler de relancer les négociations pour le partenariat entre la Russie et l’UE“.
La Lituanie s’apprête à changer de gouvernement mais cela ne risque pas d’assouplir la position de cette ancienne république de l’URSS, les conservateurs vainqueurs des récentes législatives ayant une ligne encore plus stricte vis-à-vis de la Russie. Une offensive géorgienne dans la nuit du 7 au 8 août pour prendre le contrôle de l’Ossétie du Sud s’est soldée par une contre-attaque de l’armée russe qui a occupé une bonne partie du territoire géorgien avant de se replier début octobre sur les deux régions séparatistes, que Moscou a reconnu fin août et avec lesquelles elle a signé des accords de coopération militaire.
De Maart
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