Selon l’accusation, MM. Krajisnik, président du parlement bosno-serbe pendant la guerre de Bosnie (1992-1995), et Karadzic formaient le noyau dur du „leadership serbe“ qui a planifié le nettoyage ethnique au coeur du conflit bosniaque. Celui-ci a fait 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés. Momcilo Krajisnik, „Premier ministre privé“ de Radovan Karadzic durant la guerre, selon les juges du TPI, a été condamné à 27 ans de prison pour crimes contre l’humanité le 27 septembre 2006 en première instance. En 1990, M. Krajisnik, désormais âgé de 63 ans, avait fondé avec Radovan Karadzic le Parti démocratique serbe (SDS, nationaliste), principal parti des Serbes de Bosnie.
Aux premières élections de Bosnie-Herzégovine, en 1990, il avait été élu président du parlement de Sarajevo. Il s’était exilé l’année suivante à Pale, „capitale“ de la République autoproclamée des Serbes de Bosnie, la Republika Srpska, dont il a présidé l’assemblée. Radovan Karadzic, qui a décidé de se défendre seul à son propre procès, a demandé à être assisté mercredi d’un avocat. Arrêté le 21 juillet à Belgrade, treize ans après son inculpation pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, il plaide non coupable. Selon un document déposé par M. Krajisnik, l’interrogatoire, qui pourrait durer toute la journée, doit minimiser son rôle dans la présidence serbo-bosniaque dirigée par M. Karadzic. Momcilo Krajisnik a interjeté appel de sa condamnation à 27 ans de prison pour purification ethnique, persécutions, extermination, meurtre, déportation et transfert forcé. Il avait été acquitté du chef d’accusation de génocide. Le procureur, qui avait requis la prison à vie, a également fait appel. Leurs arguments avaient été examinés en août. A cette occasion, M. Krajisnik avait demandé l’audition de M. Karadzic. Durant son procès en première instance, de février 2004 à août 2006, une centaine de témoins avaient raconté les attaques de leurs villages par les troupes bosno-serbes et détaillé les meurtres et les exactions commises à l’encontre des civils musulmans et croates. M. Krajisnik a joué un rôle „crucial“, avait jugé le tribunal. „Ses positions dans le leadership des Serbes de Bosnie lui ont donné l’autorité nécessaire pour faciliter à l’armée, la police et aux groupes paramilitaires la mise en oeuvre de l’objectif d’une entreprise criminelle commune“. L’accusation avait insisté sur la volonté partagée de Momcilo Krajisnik, de l’ancien président yougoslave Slobodan Milosevic, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, de „recomposer ethniquement“ une partie de la Bosnie „en réduisant drastiquement la proportion de Musulmans bosniaques et de Croates bosniaques“.
De Maart
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