Karadzic bientôt devant la justice internationale après 13 ans de cavale

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Après 13 ans de cavale, Radovan Karadzic, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie et l'un des fugitifs les plus recherchés au monde, accusé de génocide, attendait mardi à Belgrade son prochain transfert au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.


 Après l’arrestation de Radovan Karadzic, son acolyte, l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, le général Ratko Mladic, se trouve en première ligne dans les recherches de la justice internationale. Les détails entourant l’arrestation de Radovan Karadzic commençaient à apparaître mardi matin. Selon les journaux serbes, l’ancien homme fort des Serbes de Bosnie n’a pas opposé de résistance lors de son arrestation, lundi soir, dans un autobus des transports en commun de Belgrade. Barbu et les cheveux teints en noir, Radovan Karazic a été emmené vers une destination inconnue après que les policiers lui eurent caché le visage à l’aide d’une cagoule, selon les quotidiens Politika et Blic. L’arrestation de Radovan Karadzic représente un succès de taille pour les forces pro-européennes en Serbie, moins de deux semaines après la formation du nouveau gouvernement. Radovan Karadzic était en effet le principal fugitif à être recherché par la justice internationale pour son rôle pendant la guerre de Bosnie (1992-1995) avec le général Mladic, qui est en fuite depuis 1995. La présidence de Serbie a annoncé que Karadzic avait été arrêté lundi soir. Son avocat, Svetozar Vujacic, a cependant déclaré que son client avait été arrêté vendredi.
Une conférence de presse sur l’arrestation de Radovan Karadzic était prévue mardi à 13H00 GMT (11H00 locales) avec Rasim Ljajic, le ministre serbe en charge de la Coopération avec le TPI, Rasim Ljajic, et le procureur chargé des crimes de guerre, Vladimir Vukcevic. L’arrestation de Radovan Karadzic, qui n’avait plus été aperçu officiellement depuis 1996, était réclamée par la justice internationale en particulier pour avoir été, avec Ratko Mladic l’instigateur du génocide de Srebrenica. Près de 8.000 hommes musulmans avaient été éliminés en juillet 1995 dans cette localité de l’est de la Bosnie, le pire massacre en Europe depuis la Seconde guerre mondiale. Un juge d’instruction a mis un terme mardi matin à l’audition préliminaire de Radovan Karadzic, premier pas vers son extradition au TPI, a rapporté l’agence Beta news. L’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, tout comme Ratko Mladic, est inculpé pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité par le tribunal de La Haye. L’ambassadeur itinérant américain pour les questions de crimes de guerres, Clint Williamson, assurait récemment au quotidien bosniaque Oslobodjenje que Radovan Karadzic et Ratko Mladic étaient en Serbie. Outre le général Mladic, le TPI réclame encore l’arrestation de Goran Hadzic, l’ancien leader des Serbes de Croatie. L’arrestation de Radovan Karadzic intervient quelques semaines après celle d’une autre personnalité recherchée par le TPI, le Serbe de Bosnie Stojan Zupljanin, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Après des années marquées par l’avance de développement sur le front des recherches, les événements se multiplient. Les 27 pays membres de l’UE considèrent que les aspirations européennes de la Serbie ne pourront aller résolument de l’avant que si Belgrade „coopère pleinement“ avec le TPI. La Serbie a signé fin avril un accord de stabilisation et d’association avec l’UE, première marche vers l’intégration à terme au bloc européen, mais le texte reste pour l’instant sans effet, en attendant la totale coopération de Belgrade.
Le gouvernement pro-européen de Belgrade ne devrait pas manquer de faire valoir l’arrestation de Radovan Karadzic pour plaider sa détermination à avancer vers l’UE.
Les responsables européens se sont montrés cependant prudents mardi sur l’impact que pourrait avoir la capture de Radovan Karadzic sur le déblocage de l’accord de stabilisation et d’association. „C’est certainement une bonne chose pour le rapprochement entre la Serbie et l’UE“, mais „les choses se décident à 27 et on va dire ‚d’accord, Karadzic est arrêté, Mladic ne l’est pas'“, a souligné le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. La question du transfert de Radovan Karadzic au TPI est une „affaire intérieure“ serbe, a-t-on déclaré simplement de source diplomatique russe.