Le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, s’est à nouveau prononcé lundi, à l’ouverture de la réunion de l’Eurogroupe, contre tout plan de relance pan-européen. Réunis à Bruxelles, les ministres des Finances des pays partageant l’euro doivent affiner les réponses européennes à la crise économique et financière dans la perspective des sommets européen et mondial des 7 et 15 novembre et réaliser un suivi des mesures prises en octobre.
„Je ne suis pas en faveur de ce que les Français appellent un ‚plan de relance‘ sur un front généralisé ou pour un ‚konjunkturprogramm‘, comme disent les Allemands“, a déclaré Juncker, qui est également ministre des Finances du Luxembourg. „Je suis en faveur de la mise en commun de mesures ciblées pour un certain nombre de secteurs et de questions politiques. Ceci doit faire l’objet de la plus grande coordination possible au niveau de l’Eurogroupe“, a-t-il poursuivi.
Son homologue néerlandais, Wouter Bos, a abondé dans le même sens, considérant que la meilleure politique était de „garder son sang froid“ face à la crise. „Je ne pense pas qu’une quelconque mesure pan-européenne soit nécessaire. Nous devons juste coller aux règles du pacte“, a-t-il déclaré à son arrivée, se montrant également opposé à tout gouvernement économique européen, que Nicolas Sarkozy appelle de ses voeux.
„Nous avons le pacte et c’est notre principal instrument de coordination économique (…) Nous ne sommes pas favorables à la création de nouvelles structures européennes parallèles à celles existant déjà“, a poursuivi Bos. Parmi les autres propositions formulées ces dernières semaines figure notamment celle d’un plan de soutien au secteur automobile européen, touché de plein fouet par la crise et qui doit par ailleurs se mettre en conformité avec les normes environnementales de l’UE. Nicolas Sarkozy, qui préside l’Union européenne jusqu’à fin 2008, a également avancé l’idée de fonds souverains européens et d’une extension des taux réduits de TVA à certains secteurs, comme la restauration, mais ces mesures sont loin de faire l’unanimité parmi les Vingt-sept.
Alors que la Commission européenne a une nouvelle fois abaissé lundi matin ses prévisions de croissance pour 2008, et surtout, pour 2009, Jean-Claude Juncker a déclaré que la zone euro se trouvait sans doute en récession technique. „Une récession technique ne signifie cependant pas obligatoirement une récession au sens propre mais que les problèmes auxquels nous faisons face sont devenus plus sérieux“, a-t-il tempéré.
Comme le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, avant lui, il a également insisté sur le nécessaire respect des règles budgétaires européennes. „L’application de ces règles fournit une certaine marge de manoeuvre“, a répété Juncker, qui a toutefois rappelé que les économies européennes étaient loin d’être tirées d’affaire./JT
3. November 2008 - 16.05 Uhr
De Maart
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