Guantanamo: le chauffeur de ben Laden reconnu coupable

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Salim Hamdan, ancien chauffeur de Oussama ben Laden, a été reconnu coupable mercredi à Guantanamo de \"soutien matériel au terrorisme\" par un jury militaire.

Salim Hamdan, ancien chauffeur de Oussama ben Laden, a été reconnu coupable mercredi à Guantanamo de „soutien matériel au terrorisme“ par un jury militaire qui a rejeté le chef d’inculpation le plus grave de „complot“. Salim Hamdan, un Yéménite âgé d’une quarantaine d’années, encourt désormais la prison à vie, à l’issue de ce procès devant un tribunal militaire d’exception américain, le premier depuis la seconde guerre mondiale. Hamdan a déjà passé plus de six dans le camps prison de Guantanamo, où des centaines d’hommes arrêtés dans le cadre de la guerre contre le terrorisme ont été détenus. Quelque 265 s’y trouvent toujours. Pendant quinze jours de procès, les avocats de la défense, y compris un militaire, ont tenté de montrer que leur client était un simple employé soucieux de gagner sa vie et non le „militant exalté“ d’al-Qaïda ayant fait allégeance à Oussama ben Laden, décrit par l’accusation. Les six jurés s’étaient retirés lundi soir pour délibérer. Mais au delà du verdict, ce premier procès d’un détenu de Guantanamo devait surtout servir de test grandeur nature à l’administration Bush pour ceux à venir, notamment de cinq hommes soupçonnés d’avoir participé aux attentats du 11 septembre, parmi lesquels Khaled Cheikh Mohammed, cerveau revendiqué des attentats.
Créées au lendemain des attentats du 11 septembre pour juger les suspects arrêtés dans le cadre de „la guerre contre le terrorisme“, les „commissions militaires“ constituées en tribunaux d’exception ont donné lieu à une très longue bataille juridique avant l’ouverture de ce premier procès sept ans plus tard.
Elles restent très critiquées aux Etats-Unis et dans le monde. Soucieux de désarmer les critiques en en faisant un modèle du genre, l’administration Bush a pris un soin tout particulier à donner à ce procès tous les atours d’un procès civil qu’il n’était pas. Des organisations de défense des droits de l’Homme, ainsi qu’une trentaine de journalistes ont pu assister aux audiences, au cours desquelles M. Hamdan était totalement libre de ses mouvements. Mais à l’issue de leur plaidoirie, les cinq avocats de la défense ont estimé dans un communiqué commun qu'“il y avait en réalité deux procès: l’un devait déterminer la culpabilité ou non de M. Hamdan (…) et le second devait déterminer si cette procédure était légitime“. „Le monde entier s’intéresse à l’équité du système choisi par le gouvernement pour juger“ M. Hamdan, ont-ils rappelé.
Les avocats avaient annoncé avant l’ouverture du procès, le 21 juillet, leur intention de faire appel du jugement. Une première procédure est possible devant la commission militaire, une deuxième devant la cour d’appel fédérale du District de Columbia, à Washington, et enfin, jusqu’à la Cour suprême, plus haute juridiction du pays. Arrêté en novembre 2001 en Afghanistan, M. Hamdan s’est plaint, lors des audiences préliminaires de son procès, de mauvais traitements, notamment son incarcération à l’isolement et un interrogatoire où il a été humilié sexuellement par une femme. L’administration a également reconnu qu’il avait été victime de privations de sommeil en 2003, réveillé toutes les heures pendant 50 jours.