Géorgie – Saakachvili exclut de céder face à la rue

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Confronté au mécontentement grandissant de la rue, le président géorgien Mikheïl Saakachvili a lancé vendredi un appel au dialogue tout en excluant de démissionner.

„Il va de soi que la réponse à cette question est ’non'“, a martelé le chef de l’Etat en réponse à une question d’un journaliste au deuxième jour du mouvement de protestation de l’opposition qui réclame son départ. „Cela a toujours été ’non‘ parce que c’est ce que stipule la Constitution“, a-t-il expliqué quelques heures avant que 20.000 manifestants environ ne convergent sur l’avenue Rousteveli, la principale artère de la capitale, en face au Parlement. „Nous d’avons pas de solution de rechange au dialogue et à la responsabilité partagée“, a-t-il dit à la presse avant de réclamer „l’unité de la classe politique“. Jeudi, quelque 60.000 Géorgiens ont manifesté dans Tbilissi pour réclamer le départ de l’homme porté au pouvoir lors de la „révolution de la rose“ de 2003. Ils accusent le chef de l’Etat, dont le mandat court jusqu’en 2013, de museler les réformes démocratiques et d’avoir conduit le pays dans une confrontation armée avec la Russie l’été dernier à propos de l’Ossétie du Sud. Plusieurs dizaines d’entre eux ont passé la nuit de jeudi à vendredi sur place, bloquant l’avenue Roustaveli qu’ils occupaient toujours vendredi matin.

„Inquiete et demoralisée“

„Ces cinq dernières années, j’ai dû faire face à ce genre d’ultimatums tous les deux mois environ“, a relativisé le président, qui s’exprimait en anglais. „Toutes les études d’opinions indépendantes montrent clairement que la population a soif de dialogue et de stabilité à long terme“. „Saakachvili et son gouvernement ont plongé le pays dans une situation très grave. La population tout entière est démoralisée, la nation dans son ensemble est inquiète“, a dénoncé Temour Nijaradze, 68 ans, rencontré vendredi matin près d’un barrage établi par les manifestants. Les dirigeants de l’opposition, qui ont appelé à un nouveau rassemblement dans l’après-midi, assurent que leur mouvement ne cessera qu’avec la démission de Saakachvili. En novembre 2007, un précédent mouvement de contestation avait été réprimé par les forces de l’ordre à coups de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Mikheïl Saakachvili, qui est âgé de 41 ans, a été fragilisé par la brève guerre de l’été dernier contre la Russie. Mais les observateurs doutent de la cohésion de l’opposition et de sa capacité à mobiliser sur le long terme. Une partie de la population géorgienne est par ailleurs toujours fidèle au président et, en pleine crise économique, réceptive aux appels à la stabilité lancés par son gouvernement. „Chers amis, il est facile de se brouiller ou de lancer des ultimatums“, a poursuivi Saakachvili. „Il est difficile de travailler ensemble, de coopérer, d’écouter et de partager des opinions, et d’accepter différentes opinions.“