Des milliers de manifestants attendus au sommet de l’Otan

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Entre 30.000 et 60.000 manifestants de quelque 500 collectifs de 23 pays, voulant clamer leur opposition à l'Otan, sont attendus en fin de semaine à Strasbourg (France) et Baden Baden (Allemagne), transformées en camps retranchés.

 L’objectif de ces collectifs, dont la Coordination anti-Otan Strasbourg (CAOS), des altermondialistes, des anti-capitalistes, des anti-impéralistes, des anarchistes et des autonomes, est simple: entraver au maximum le bon déroulement du sommet et en faire „un désastre“.
 „Nous devons nous opposer en résistant dans les rues de Baden-Baden et Strasbourg. Nous devons perturber le déroulement de cet événement. Nous appelons à assiéger, à encercler et à bloquer la rencontre de l’Otan“, souligne sur son site internet le groupe radical Dissent. „Faisons du sommet un désastre!“, proclame ce groupe, en promettant de faire sa „fête“ à l’Otan. Les collectifs anti-Otan organiseront manifestations et ateliers divers à partir de mercredi, avec en clôture une grande manifestation. Elle devrait réunir samedi plusieurs dizaines de milliers de personnes sur un parcours loin du centre de Strasbourg placé sous haute surveillance.
 „Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de manifestation liée à ce genre de sommet sans casse“, souligne Pierre Ory, directeur de cabinet du préfet de Région. „Nous ferons ce qu’il faut pour assurer le maintien de l’ordre public“, assure-t-il. Quelque 9.000 policiers anti-émeutes et gendarmes mobiles seront déployés à Strasbourg. Pour le ministère français de l’Intérieur, qui s’attend à faire face à 35 à 40.000 contestataires, 2.000 d’entre eux „représentent un danger de violence“. Côté allemand, au moins 14.600 policiers seront sur le pied de guerre.
Le chef de la police du land de Bade-Wuertemberg, Erwin Hetger, attend entre 15.000 et 25.000 manifestants, dont jusqu’à 3.000 casseurs potentiels. Pour le sommet, la France a rétabli les contrôles à toutes ses frontières du 20 mars au 5 avril. A Strasbourg, deux zones rouges entourées de barrières seront fermées à quiconque ne porte pas de badge.
A Kehl, 700 habitants proches d’une passerelle entre Strasbourg et Kehl où doit être prise une „photo de famille“ des chefs de l’Otan ne pourront quitter leur résidence sans se signaler à la police.

 L’Otan, la plus grande organisation de défense collective mondiale
 L’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan) est une organisation militaire commune de défense, comptant aujourd’hui 26 pays-membres, et bientôt 28. L’Otan a été créée par un traité signé le 4 avril 1949 à Washington. L’organisation a alors pour but de contrer la menace soviétique et est fondée sur le principe de solidarité mutuelle entre tous ses membres. A ses 12 fondateurs (Etats-Unis, Belgique, Canada, Danemark, France, Grande-Bretagne, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal), se sont ajoutés au fil des ans sept pays: la Grèce, la Turquie, l’Allemagne, l’Espagne, la Pologne, la Hongrie et la République tchèque. En mars 2004, une deuxième vague de sept pays (Lituanie, Estonie, Lettonie, Slovaquie, Slovénie, Bulgarie et Roumanie) les ont rejoints. Deux autres pays, l’Albanie et la Croatie, doivent suivre lors du sommet du 60e anniversaire de l’Alliance vendredi et samedi sur la frontière franco-allemande.
L’article 5 du traité de l’Otan constitue l’épine dorsale de l’organisation. Il stipule que toute attaque contre un des pays membres est considérée comme une attaque contre tous. Pour la première fois depuis la création de l’Otan, les Alliés ont invoqué cet article en 2001 pour marquer leur soutien aux Etats-Unis au lendemain des attentats terroristes du 11 septembre. Le siège de l’Otan a d’abord été à Londres, puis à Paris, et enfin à Bruxelles depuis 1966. Son commandement militaire (SHAPE) est situé à Mons (Belgique).
Son secrétaire général est le Néerlandais Jaap de Hoop Scheffer depuis le 1er janvier 2004. Son mandat prend fin le 31 juillet. L’organe principal de décision de l’Otan est le Conseil de l’Atlantique Nord, dans le domaine politique. La France, qui a été un membre fondateur de l’Otan, s’est retirée de la structure militaire de commandement en 1966, suite à une décision du général Charles de Gaulle. Le sommet de cette semaine consacrera son retour complet dans cette structure, que le président Nicolas Sarkozy avait annoncé dès 2008.