Sonntag9. November 2025

Demaart De Maart

Crise financière et Géorgie, deux bonnes raisons d’élargir encore l’UE

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Même sans traité de Lisbonne, la crise économique et la guerre en Géorgie prouvent que l'Union européenne doit intégrer de nouveaux pays, qui sont une force et non un handicap pour sa place dans le monde, a plaidé mercredi la Commission européenne.

 „L’élargissement n’est pas le problème, mais au contraire, une partie essentielle de la solution pour la revitalisation économique de l’Europe“, a déclaré le commissaire à l’Elargissement Olli Rehn, en présentant son rapport annuel sur les pays destinés à entrer un jour dans l’UE – à savoir Turquie, Croatie, Macédoine, Monténégro, Albanie, Bosnie-Herzégovine, Serbie et Kosovo. Alors que la récession se profile dans l’UE dès cette année, „la crise financière internationale a jusqu’ici eu un impact direct limité sur les Balkans et la Turquie“, a noté Bruxelles. Les économies de ces pays d’Europe du sud-est, „destination majeure des exportations“ de l’UE, sont „parmi les plus dynamiques en Europe“ et peuvent ainsi „servir d’ancrage en ces temps difficiles“, a encore insisté M. Rehn. „Nous partageons un destin commun“ avec les Balkans et la Turquie, a-t-il continué, rejetant les déclarations de certains dirigeants européens, dont le Français Nicolas Sarkozy, qui repoussent catégoriquement tout nouvel élargissement de l’Union tant que le traité de Lisbonne, censé permettre à l’UE de mieux fonctionner, n’entrera pas en vigueur. „J’espère que cela ne sera pas utilisé comme argument pour ralentir les processus d’adhésion de pays comme la Croatie“, appelée à devenir le 28e Etat membre de l’Union, a insisté le commissaire. Au-delà de la vitalité économique qu’apporteraient ces pays candidats à l’Europe, le commissaire a aussi mis en avant l’atout politique qu’ils représenteraient pour l’UE sur la scène internationale. „Les événements récents, en particulier le conflit russo-géorgien, ont clairement démontré l’importance stratégique de l’élargissement“. „Ils ont souligné le rôle important que joue la Turquie, pour notre stabilité, nos besoins énergétiques ainsi que notre influence dans la région“, a-t-il insisté, alors que certains Etats membres, France en tête, s’opposent toujours à l’idée de voir la Turquie entrer dans le bloc européen. La crise géorgienne a ainsi poussé la Turquie, voisine de l’ancienne république soviétique, à revoir sa politique dans la Caucase, en proposant de créer un forum pour la stabilité dans la région. Ankara a „amélioré son rôle de stabilisation régionale“ en parrainant également des négociations de paix indirectes entre la Syrie et Israël, selon Bruxelles. Même si le rapport de mercredi dénonce le manque de réformes mises en oeuvre par Ankara depuis un an, il faut travailler pour rendre son processus d’adhésion à l’UE „irréversible“, estime M. Rehn. Reste à savoir si ces déclarations répétées de M. Rehn réussiront à convaincre les Etats membres les plus réticents. En attendant, plusieurs pays -en dehors de la Turquie dont les négociations d’adhésion commencées en 2005 sont très lentes- devraient progresser dans leur marche vers l’UE l’an prochain, même si la Commission a rappelé mercredi les efforts qui leur restent à faire, surtout dans la lutte contre la corruption. La Croatie, qui a commencé comme Ankara ses pourparlers en 2005, devrait les terminer d’ici fin 2009, si elle remplit les dernières conditions. Ce qui lui ouvrirait la porte à une adhésion en 2011. Certains pays, comme la Serbie et le Monténégro, pourraient obtenir l’an prochain le statut officiel de candidat, dernière étape avant le début de négociations.
Seule la Macédoine, qui a ce statut de candidat, termine cette année 2008 sur une mauvaise nouvelle, n’ayant pas fait suffisamment de progrès pour espérer commencer ses pourparlers d’adhésion.