L’audace de la jeunesse

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La France aura-t-elle le courage de changer de fond en comble?

Oui, nous avons l’honnêteté intellectuelle de dire que nous nous réjouissons de l’élection d’Emmanuel Macron. Pour trois raisons essentielles:

1) il aura su, avec courage, stopper Marine Le Pen et barrer la route au Front national,

2) il aura su, avec audace, emprunter une voie nouvelle et montrer aux jeunes – français et européens – que l’espoir naît d’eux s’ils prennent les choses en main,

3) il aura su, avec une logique certaine, démasquer les archaïsmes dogmatiques des partis traditionnels tous confondus, de la gauche extrême à la droite ultra-conservatrice.

Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, c’est un homme de 39 ans qui est élu. Sous le regard de la scène internationale, ce „trenta“ donne un coup de vieux aux Trump, Poutine et autres Mélenchon, trotzkiste centriste, Baroin, espoir des Républicains ou encore Cambadélis, chef d’une maison Solférino qui fuit de partout.

Le discours du nouveau président était digne. Espoir, écoute, passage de relais entre jeunes et moins jeunes, réconciliation, ouverture à l’Europe revisitée et au monde étaient les maîtres-mots, tout en simplicité, en modestie et dans le respect le plus parfait de la langue française …

Emmanuel Macron porte dès hier soir un lourd fardeau. Il sait que rien n’est fait sur le plan national où la culture politique ignore les mots de coopération, de coalition, de compromis, d’union nationale et ne peut ignorer les difficultés à réformer un pays demandeur de changements profonds et pourtant incapable d’y parvenir par le biais d’un dialogue serein.

La culture de face-à-face, d’une violence certaine, d’une juxtaposition quasi rituelle, d’une incapacité chronique d’essayer de comprendre en quoi l’interlocuteur d’en face peut avoir raison aussi, parfois, a rendu la France inapte à évoluer. Comme ce défaitisme ambiant des dernières années d’un Hexagone plus volontiers disposé à prendre des antidépresseurs que de se guérir par l’optimisme et la joie.

Or, il y a une vingtaine d’années, l’Allemagne était dans un piètre état sur le plan économique et elle a su se redresser dans un consensus relatif. Pourquoi en serait-il différent de ce grand et fier pays qu’est la France?

En dépit du fait que les pouvoirs du président de la République sont étendus, le président Macron aura évidemment besoin d’une majorité et d’alliés fiables. Sans quoi, il ne réussira pas à transformer la France. Ce pourquoi il a pourtant été largement élu.

Tous ceux qui se posent en défenseurs de la démocratie, tous ceux qui souhaitent que la France retrouve toute sa vitalité, devraient avoir à coeur la réussite du président. N’en déplaise aux chers adeptes des clivages partisans et ringards.