Muguet de mai

Muguet de mai

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Qu’elles soient petites ou grandes, jeunes ou âgées, brunes ou blondes: toutes sont des brins de muguet. On peut les aimer ou non. Mais elles ont droit au respect, ne fût-ce que parce qu’elles sont toutes des battantes, des survivantes et ont pour elles le courage et généralement la droiture.

Pourtant, elles durent attendre patiemment à travers les temps et les générations pour avoir droit au minimum, c’est-à-dire l’égalité des droits civiques et politiques. Economiques et sociaux pour partie. Elles n’ont pas encore réussi à obtenir l’essentiel, la reconnaissance d’être l’égale de l’homme en toutes circonstances et dans l’acceptation de leurs différences. Elles, les femmes donc, furent aussi les grandes oubliées de Mai 68, même si elles étaient présentes dans le mouvement, dans les assemblées d’étudiants, dans la rue.

„Sous les pavés la plage“, ne fut pas vraiment pour elles et les leaders s’appelaient Cohn-Bendit, Geismar, Sauvageot, Krivine. Certes, les premières revendications se firent entendre. Exprimées par des têtes fortes comme Gisèle Halimi et Elisabeth Badinter. Le MLF y puise ses origines et bientôt ce sera le slogan déjà à l’époque venu des Etats-Unis, „Mon corps est à moi“ qui devint maître-mot. La très grande majorité n’avait ni accès à la contraception, ni à l’interruption volontaire de grossesse laquelle se pratiquait clandestinement. Pourtant, la loi Neuwirth avait légalisé la pilule en 1967. Plus d’une dizaine d’années plus tard, jeune journaliste, j’avais interviewé le sénateur Neuwirth comme en témoigne encore une jolie photo. Il se plaignait amèrement de la lenteur des avancées dans ce domaine si vital pour la liberté de la femme.

Faut-il rappeler qu’en 68, les écoles peinaient encore à être mixtes, que Beauvoir était considérée comme une diablesse par les milieux conservateurs catholiques, que l’on n’aurait pu imaginer que dans les pires cauchemars de ces gens-là que l’homosexualité existait et qu’un jour, on aurait le mariage pour tous, la GPA peut-être.

Partout, le planning familial devait jouer un rôle vital. Et si le modèle familial volait en éclats, la famille n’était pas détruite pour autant. Elle a juste évolué. Aujourd’hui, les femmes savent qu’elles ne sont pas réduites à la vaisselle, que l’éducation est un partage et qu’elles n’ont ni à supporter le mépris, le tripotement, pire, le viol. De là à dire que le harcèlement a cessé et que l’injure permanente, souvent sans mots, aurait disparu …

Non. De sexuels, ils sont devenus moraux et c’est à notre sens un recul. Faut-il ajouter que ceux qui se proclament défenseurs des femmes sont par trop en première ligne en paroles et en toute dernière ligne en actes. Si le décalage reste énorme 50 ans après Mai 68 c’est que comme si souvent quand il y a des révolutions, ceux qui progressent dans leurs mentalités sont les bourgeois. Eux ont su qu’il fallait donner toutes les chances à leurs filles, les poussent, les protègent, en sont fiers et donc les respectent. A méditer. Cherchez l’erreur …

Le muguet de Mai fleurit bon, année après année. Son odeur est douce, le brin est gracieux. Sauf qu’en quelques jours il a bruni et il est à jeter. Mai 68 fut une libération, il reste à en combler les insuffisances, à dresser la liste des oubliés et à redresser les torts. En attendant, notons le gigantesque travail fait par les „Belles de Mai“ en amont et en aval.

Jak
4. Mai 2018 - 13.05

Mais il y en a quand même: Merkel et Von der Leyen( muguets noirs),Reding(muguet noir),Le Pen(muguet brun) Theresa Mey (muguet anglais),Mutsch (muguet rouge) ou Dieschbourg (muguet vert)etc.etc. C'est vrai il sent très bon le muguet et...il est vénéneux.