Il pleut

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Il pleut. Des trompes d’eau s’abattent sur le Grand-Duché et celui qui fait cette sale météo est un Allemand.

L’un de ces conservateurs que la classe politique locale a tendance à admirer, parce qu’il fait figure de „Monsieur Courage“, parce qu’il paraît serein alors qu’il raisonne froidement et que sous l’apparence d’être européaniste, il pense allemand en toutes choses. Il s’appelle Schäuble, il est le copain de Merkel, la casseuse de l’esprit européen.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

C’est ce Schäuble qui soulève les pierres que jette le nouveau patron de l’eurogroupe, un Néerlandais au nom imprononçable, social-démocrate atlantiste qui pense place financière d’Amsterdam avant de penser Benelux et qui, dès qu’il est question du Luxembourg, agit comme la majorité des sociaux-démocrates européens (ex. Steinbrück, Poß, Montebourg et consorts) qui sont des alliés objectifs de la CDU/CSU.

Chypre, voilà donc „le modèle“ pour casser Luxembourg, une place financière „trop grande“ pour un pays „trop petit“! Comme si la City n’était pas trop grande pour la Grande-Bretagne.

Mais revenons à l’attaque en règle. Qui sabote l’Europe? L’Allemagne!

L’autre guerre

Si la Grèce avait été empêchée, depuis vingt ans, d’avoir
le budget militaire qui fut le sien, si Athènes n’avait pas acheté à tout va des armes allemandes, ses états financiers auraient été autres. Berlin omet de dire qu’il s’enrichit sur le dos des autres pays de l’UE; omet soigneusement de dire que désormais, à défaut de pouvoir conquérir le continent par ses soldats, il livre une guerre économique, une guerre d’expansion d’un nouveau genre qui s’étend à son fabuleux arrière-pays qui est l’Est, dont Mme Merkel est originaire, et lorgne jusqu’au grenier de l’Europe, l’Ukraine.

Il est vrai que l’Europe du Sud est, aujourd’hui, une illusion.

Jadis, les peuples de la Méditerranée, de la Grande Libye (Libye, Maroc, Tunisie, Algérie …) jusqu’à l’Assyrie et l’Egypte, savaient naturellement voyager et commercer autour de la Méditerranée. Présentement, tel n’est pas (plus) le cas, à force de division, de guerre de religions, de xénophobie et d’idéologie savamment entretenues.

C’est donc le joug du Nord avec la dominante de l’hégémonie allemande.

Que veut Berlin? Que tout l’argent européen aille dans des banques américaines, russes, chinoises, japonaises? Là où nul n’est assez stupide pour simplement envisager voler des gens qui ont péniblement épargné, voire même hérité 100.000, 150.000, 200.000 euros? Berlin veut-il concentrer tout le fric de l’UE à Francfort et Londres, tout en en laissant partie congrue à Paris, au vieil ennemi français?

Disons-le d’emblée: pour la toute première fois, nous sommes littéralement scandalisés par le comportement du premier ministre luxembourgeois. Voilà des années qu’il embrasse conservateurs, libéraux, sociaux-démocrates de l’Europe entière. Pour quel résultat? Voilà qu’il nous annonce officiellement qu’il fera campagne pour la tendre (c’est un euphémisme) Angela. Veut-il donc que les ennemis de son pays soient réélus? De quoi et au nom de qui (un premier ministre est une personne publique élue et non pas un homme privé) assistera-t-il à des meetings de la chancelière? Tout cela est parfaitement inadmissible.

Notre pays est devenu une cible officielle. Où se tiennent les réunions de crise? Qui y participe? Que dit le parlement? Que disent les ministres qui sont en première ligne? Le seul à avoir interrompu ses quelques jours de vacances pour contrer l’offensive est le chef de la diplomatie. Intéressant! Et nos grands argentiers, potes de Schäuble? Aiguiseraient-ils leurs armes? En secret? Alors, il serait temps qu’ils nous les montrent, puisque les citoyens sont in fine ceux qui paient les pots cassés.

Hélas! Nous avons bien peur que nos fins couteaux continuent à jouer les courtois à Bruxelles et les Messieurs loyaux d’une Europe qui n’a plus rien d’une Union.