Lettre ouverte à l’ancien vicaire général de l’Eglise luxembourgeoise

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Ein Beitrag von Charles Munchen

Ci-après votre proposition de texte pour cet article 117: (les lettres en début de paragraphe ont été ajoutées par moi pour faciliter le rapport avec mes commentaires.)

A) L’Etat est neutre en matière de convictions religieuses ou philosophiques. Autonome et indépendant par rapport à toutes communautés religieuses ou organisations philosophiques et non confessionnelles, il respecte l’autonomie de celles-ci dans leurs domaines spécifiques et s’abstient de toute ingérence dans leur organisation et leurs affaires internes, dans la mesure où l’observance de la Constitution et de l’ordre public sont garantis.

B) Garantissant la liberté de pensée, de conscience et de religion et celle de manifester ses opinions, l’Etat assure aussi le libre exercice du culte, tant dans les lieux destinés à cet effet que dans l’espace public.

C) Reconnaissant l’identité et la contribution spécifiques des communautés religieuses ainsi que des organisations philosophiques et non confessionnelles au développement, à la culture et à la sauvegarde des valeurs indispensables à la vie et à la cohésion sociétales. L’Etat maintient avec elles des relations de dialogue ouvert, transparent et régulier, voire de collaboration.

D) Des conventions à approuver par la Chambre des Députés précisent les relations entre l’Etat et les communautés et organisations précitées.

E) Tenant compte de leur contribution spécifique à la vie sociétale, l’Etat peut leur allouer un soutien financier.

F) Dans les limites de l’autonomie communale les Communes peuvent également soutenir ces entités au plan économique dans la mesure où elles sont implantées sur leur territoire.

En B) “ … tant dans les lieux destinés à cet effet que dans l’espace public.“ Il serait dangereux de maintenir les mots “ … dans l’espace public.“ Ce serait le cas si certaines manifestations religieuses autres que catholiques se mettaient à exercer „librement“ des traditions choquantes pour nos populations dans l’espace public: appel à la prière de muezzins par haut-parleurs, égorgement de moutons lors de certaines fêtes, la fête d’Achoura pour les musulmans chiites au cours de laquelle ils s’autoflagellent jusqu’au sang en public …

Culture et valeurs

En C) L’Etat n’a pas à reconnaître (là vous utilisez bien le mot „reconnaissance“ !!!) l’identité et la contribution, etc… Dans la vie sociale actuelle et d’après les nouvelles dispositions, l’Etat et de nombreuses associations privées se chargent du développement, de la culture et des valeurs indispensables à la vie et à la cohésion sociétales. Ce travail peut parfaitement être fait par les institutions et organismes évoqués ci-dessus. Cet alinéa est à annuler. Le maintenir serait revenir de façon très proche à l’ancien système et serait contraire à la neutralité de votre premier alinéa (A). C’est bien sûr le désir ardent de l’Eglise toujours avide de pouvoir.

En D) Cela est contenu dans le texte que je propose ci-dessous.

En E) et en F) Cela serait pour un Gouvernement et un Parlement très proche de l’Eglise le moyen de revenir à l’ancien système ce qui serait également le désir ardent de l’Eglise toujours avide d’argent. Et, cela est connu, pouvoir = argent et vice-versa.

Vous proposez un nouveau texte pour l’article 117 de la future Constitution, texte insidieux pouvant tourner éventuellement de nouveau à l’avantage de l’Eglise. Estimant ce texte partiellement choquant je me permets donc l’audace de proposer un texte tenant compte de celui de la Commission de la Révision ainsi que du vôtre. Texte véritablement neutre au contraire du vôtre:

„L’Etat est neutre en matière religieuse et philosophique en vertu du principe de sa séparation des institutions et organismes dont l’objet principal sont des convictions spirituelles confessionnelles et non confessionnelles. Il respecte l’autonomie de ceux-ci dans leurs domaines spécifiques et s’abstient de toute ingérence dans leur organisation et leurs affaires internes dans la mesure où l’observance de la Constitution et de l’Ordre public sont garantis.

Garantissant la liberté de pensée, de conscience et de religion et celle de manifester leurs opinions, l’Etat assure aussi le libre exercice des cultes conventionnés par lui dans les lieux destinés à cet effet.
La loi règle les relations entre l’Etat et les communautés religieuses ou philosophiques ainsi que l’exercice des cultes dans l’espace public.
Dans les limites et formes fixées par la loi, des conventions à approuver par la Chambre des Députés peuvent préciser les relations entre l’Etat et les communautés précitées.“

Hubert Hausemer a peut-être raison en affirmant que la société se divise en trois sphères au lieu de deux (étatique et privée): l’étatique, la publique et la privée. Mais les multiples convictions très personnelles religieuses, philosophiques, agnostiques ou athées ne devraient pas rentrer dans les domaines ni étatique, ni public. La conviction spirituelle de chaque individu n’est pas affaire publique mais bien affaire privée. Et je parle de ceux qui ont une conviction spirituelle car beaucoup n’en ont pas, à part les résidus, les cendres de ce que les autorités religieuses, fortes de leur pouvoir exorbitant mais révolu sur la société, ont implanté dans leurs esprits alors qu’ils étaient de très jeunes enfants. Ces résidus sont devenus chez beaucoup ce que l’on pourrait qualifier d’automatismes ou de réflexes conditionnés au contraire de véritables et profondes convictions spirituelles.

Cela m’étonnerait fortement comme vous le dites que la Commission ait adopté les thèses de AHA (Allianz vun den Humanisten, Atheisten an Agnostiker) comme prémisse suprême du principe de séparation, je vous cite „selon lesquelles la religion serait une affaire purement privée et dès lors bannie de la sphère publique, cette dernière devant devenir un espace religieusement aseptique où les religions, considérées comme autant de toxines, seraient remplacées par la pensée unique – prétendument neutre – de l’agnosticisme ou de l’athéisme.“

Monsieur Gaston Vogel a dit dans une interview qu’il était agnostique, qu’il ne „savait“ donc pas mais que les athées, eux, „savaient“. Cela est faux! Personne ne sait, tout le monde croit. Les religieux en une divinité précise, les agnostiques en une transcendance imprécise, les athées en la non existence d’une quelconque divinité personnelle et hors du monde. Ces croyances ne devraient en aucun cas être affaire d’Etat ni même publique. Elles sont très privées. C’est ce que proclame AHA en défendant l’agnosticisme et l’athéisme, certes, mais d’une façon très empreinte de neutralité et de liberté d’opinion. C’est son plein droit et AHA ne possède pas, bien loin de là le pouvoir et l’influence de l’Eglise catholique. Leur pensée n’est de loin pas une pensée unique, bien au contraire des religions et en premier de la religion catholique chez nous. Le combat de AHA est bien la séparation des esprits de la pensées unique des religions. Aucun organisme philosophique que vous évoquez ne fait la moindre ombre à la surpuissante Eglise, sauf peut-être et de façon infime, AHA, sur lequel vous tirez donc à boulet rouge. Il peut s’en féliciter! Et dans une volonté de neutralité … on en est bien loin!

Patrimoine matériel

Quant au rôle social indéniable que l’Eglise s’est arrogé depuis de nombreux siècles selon le principe du „sceptre et du goupillon“, il est maintenant brandi par elle comme la seule bouée de sauvetage dans un monde en pleine mutation. Mais ce rôle ne lui appartient plus, il a rétréci comme peau de chagrin depuis les Lumières et les progrès techniques du 19e siècle, depuis Darwin aussi.
Ce rôle est assumé maintenant par des organisations étatiques et par de nombreux organismes privés confessionnels mais aussi, et en majorité non confessionnels. La société la plus ancienne au monde, la plus puissante et la plus riche aussi a pour nom „Eglise catholique“ et l’on comprend qu’elle se défende bec et ongles afin de sauver ce qu’elle peut … sans oublier le moins du monde son patrimoine matériel gigantesque!

Lucas
21. Oktober 2017 - 17.46

Déi vill verschidden Biotopen vu reliéiser Iwwerzeegung a Praxis, weisen déi net op eng gewësse Komik hin, wann een se méi genau studéiert? Souguer di grouss reliéis Biotopen sinn sech net eens, a kënnen sech net géigesäiteg beaflossen, well et einfach iwwerhaapt keng Gemeinsamkeete ginn. Mol net beim Gebiet! Schonn dat mentaalt, gedanklecht Uruffe vu „Gott“ bréngt keng gemeinsam Representatioun vun deem Begrëff zustan. Fundamental Gemeinsamkeeten, theologescher Natur gemengt, wuel verstan, op déi et jo substantiell ukënnt. Déi Eenheet vun engem Gott, déi schonn d‘Dräifaltegkeet platzen deet, gëtt et guer net mat de Reliounen; ass et och nach ni ginn. Duerfir misst eng Relioun di aner eliminéieren, bis dann nach eng eleng iwwreg bleift – souzesoen als Gewënnerin. Vu wat eigentlech? An déi Eliminatioun dann och nach am Numm vun der Léift an der Baarmhäerzegkeet duerchféieren an erreechen, well et jo am Sënn an Numm vun deem (dann iwwerliewende) Gott géing geschéien. Wéi kéinten also Reliounen eis jeemools de Fridde bréngen? Dee leschten erwuessen Zweifeler misst dach endlech begräifen! Hei nach eng vun deene rezenten Definitiounen vu Relioun, vum Konrad Liessmann: „Religion ist institutionalisierte Transzendenzverwaltung mit ungerechtfertigten Wahrheitsansprüchen und bedenklichen sozialen Implikationen.“ An „sou eppes“ soll(t) an eiser Verfassung verankert ginn? Wouriwwer dann do wëllen a kënnen en Dialog féieren?

Jacques Zeyen ( Ardèche )
20. Oktober 2017 - 10.08

Aucun athée affirme qu'il "sait". Je rappelle la phrase de Chris Hitchens qui me semble très cohérente: " Tout ce qui peut être affirmé sans preuves, peut être nié sans preuve. " Il y a deux domaines dont l'église de Mr. le vicaire ne veut jamais parler. a) leur richesse immense et b) leur histoire criminelle durant les derniers 2000 ans. Les tentatives " jésuites " des père Flammang & co de sauver l'immense patrimoine de l'église et des avantages leur attribués par la société,montrent à quel point ils ont peur qu'une société libre puisse fonctionner sans leur interventions dans tous les domaines. Et pour me répéter: l'endoctrinement des enfants est la pire des interventions que l'église puisse faire,car il a des conséquences irrévocables sur la vie d'adulte. Bravo Mr. Munchen