Désagréable

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Il existe des sujets journalistiques plus populaires que la politique internationale, le Moyen-Orient en particulier. Des sujets plus populistes aussi, tant il est vrai qu’au quotidien, le citoyen dit „lambda“ s’intéresse probablement et davantage à juste titre à sa vie, son bien-être, la défense de ses intérêts. Ce n’est pas une raison pour lui taire que la géopolitique n’est pas de l’abstrait et que ce qui se passe ailleurs dans le monde aura fatalement – tôt ou tard – des implications sur nos vies.

A l’heure de Davos, des débats sur la mondialisation, la répartition des richesses, les réflexions sur les différences entre les nations de „justice“ et „d’égalité“, on ne saurait fermer les yeux sur ce qui se passe en Syrie, au Kurdistan syrien, en Irak, mais aussi en Afghanistan, au Pakistan et, bien sûr, en Israël et en Palestine. Car l’Europe, qui se plaint volontiers de vagues de migrants, de peur de voir son très réel bien-être et ses valeurs menacées (ce qui n’exclut pas des poches de pauvreté), doit savoir que du désordre en Orient grandira l’instabilité chez nous. Quelles que puissent être les lois répressives que nous pourrions inventer. Ceux qui sont obligés de fuir la guerre, le malheur, la pauvreté mettront toujours tout en œuvre pour y échapper.

Et si tel était notre cas, nous ferions exactement pareil. Etonnant donc ces temps-ci de voir deux Etats-membres de l’OTAN, les Etats-Unis et la Turquie, adopter une position en apparence divergente à propos du „Kurdistan“ syrien. Une région plutôt qu’un pays, nul n’ayant à ce jour concédé un Etat aux Kurdes, de peur d’ajouter au désordre explosif dans la région.

Les Kurdes syriens furent donc d’utiles et vaillants soldats pour aider l’Amérique à combattre les terroristes de Daech. Mais pour Erdogan, grand maître de la Turquie, ces Kurdes sont autant de terroristes qui menacent le flanc sud de son pays. Preuve que même au sein de l’Alliance atlantique, chacun a ses terroristes.

A ce grand bluff s’ajoute celui des livraisons d’armes. Que n’avait donc promis la chancelière allemande? De la mesure? Le plus récent rapport publié montre que l’Allemagne n’a fait que renforcer les livraisons d’armes dans la région, preuve qu’en politique, ce n’est pas le souci affiché de la paix et de la sécurité des peuples qui prime, mais bel et bien celui des exportations pouvant rapporter un maximum d’argent.

Ainsi se referme la boucle. Un Moyen-Orient en sang et en flammes? C’est ainsi. Un peuple oublié de Kurdes? Et bien oui. Les Palestiniens le sont également, y compris par leurs frères et cousins arabes. L’immigration? Faut y mettre un frein, n’est-ce pas? Ceci constaté, sommes-nous donc enfin prêts aux grands transferts de richesse pour aider les peuples et pays en question pour qu’une vie décente, un brin acceptable, soit possible sur place, à terme? Non. Certes, car cela pourrait nous coûter un point d’indice, une allocation en moins, un ticket-repas supprimé … Alors pas question! En résumé: l’Europe continuera à subir des flots d’immigration, la guerre fera rage de plus en plus violemment, et Facebook, le jogging et les croisières nous feront oublier que c’est de notre responsabilité.
Désagréable.

Scholnier
28. Januar 2018 - 9.14

Chaque politicien veut être populaire.Mais en premier lieu pour réussir ,ne doit-il pas être populiste ?

Chantal
27. Januar 2018 - 23.15

Beau, votre texte, Madame. Vous rapprochez le populaire et le populiste: mais c'est exactement cela. "Ils " cherchent à être populaires pour se faire élire, ils deviennenrt populistes pour "gagner". Tout cela se terminera mal chez nous et ailleurs, et le Moyen Orient n'est en fait que le produit de ces errances occidentales.