Sonntag9. November 2025

Demaart De Maart

ÉDITORIAL: Question de personnalité(s)

ÉDITORIAL: Question de personnalité(s)

Jetzt weiterlesen!

Für 0,99 € können Sie diesen Artikel erwerben:

Oder schließen Sie ein Abo ab:

ZU DEN ABOS

Sie sind bereits Kunde?

Madame la juge Biermann a décidé de faire appel contre un jugement du tribunal correctionnel et cela l’honore puisqu’il est question de principes.

 Nul n’a le droit de transiger sur les fondamentaux de la démocratie telle la liberté d’expression et donc la liberté de commenter ou de critiquer. Tout magistrat et tout procureur devrait le savoir, car eux aussi doivent pouvoir se prévaloir de la plus grande liberté et ne jamais être sous influence. Une évidence sous forme de cours élémentaire que leur tiendrait volontiers Claude Nicolay, éminent juriste et esprit libre par excellence, s’il était encore en vie.
Monsieur Bart De Wever, celui que Jacques Brel aurait de son vivant qualifié de „flamingant“ (mais peut-être serait-ce une injure de nos jours dans le politiquement correct ambiant …) a été chargé d’une mission d’information par le roi Albert. Un coup de maître du souverain belge qui met ainsi en responsabilité celui qui désormais se veut conciliant et prêt au consensus, bien sûr pour mieux poser les jalons qui aboutiront à sa finalité, la dislocation de la Belgique. Voilà un drôle de bonhomme réussissant pour s’être calqué sur Berlusconi. Pas besoin de militants, pas besoin donc de face-à-face controversé. Sa campagne s’est déroulée dans les médias et l’opération „com“ a marché.
Dire que le peuple flambe à présent pour pareil personnage!

A la dérive

Qu’on ne s’étonne plus si l’Europe communautaire est à la dérive. Où que l’on se tourne: on n’a qu’à faire à des seconds couteaux. C’est-à-dire des hommes et des femmes qui n’osent pas sur la base de leurs convictions propres, des gens qui travaillent beaucoup mais se réfèrent sans cesse aux lumières d’autrui, qui gèrent au lieu de prévoir au sens large et donc sociétal et philosophique.
Prenez le Luxembourg. Au lieu de perdre un temps fou en gémissant sur toutes sortes de statistiques qui seront plus ou moins fausses, où est le groupe de travail mis en place dès le lendemain des élections belges? Car même à terme, une dislocation progressive de l’Etat fédéral aura des conséquences économiques énormes sur le Grand-Duché. Cela nous aurait-il échappé?
Prenons notre Union. Lequel des Vingt-Sept a du charisme, lequel est visionnaire, lequel est prêt à trancher dans le vif? Personne et ce ne sont sûrement ni M. Van Rompuy, si respectable et sympathique fût-il, ni l’innommable M. Barroso qui changeront la donne.
L’Europe, si elle ne veut pas finir en nain politique, a besoin d’un visage, d’un caractère, d’une politique, d’un projet sociétal, de cohésion économique et d’un cadre social digne de son passé et de ses traditions et porteur d’avenir. Or elle ne dispose de rien. La chancelière allemande est assise sur une branche descendante et d’ailleurs elle n’est pas une Européenne dans l’âme comme le furent ses prédécesseurs, le président Sarkozy s’attache trop à l’actualité courante, le Britannique est un „incomer“ et il est peu probable qu’il y ait un jour un représentant politique britannique véritable européen et non atlantiste.
Jean-Claude Juncker est dans le juste quand il plaide pour une autre méthode. Il est également dans le vrai quand il rend attentif aux implications d’une éventuelle gouvernance économique qui priverait les Etats membres d’une large partie de leur marge de manœuvre au niveau national.
Voulons-nous vraiment que d’autres que nous qui n’ont jamais pris la peine de s’intéresser à notre façon d’être, de vivre, de fonctionner décident à notre place?
Souhaitons-nous qu’ils nous privent du droit de vote au conseil lorsque nous ne nous plions pas à tout moment à leurs exigences?
Nous croyons que non.

 

Danièle Fonck
[email protected]