Sonntag9. November 2025

Demaart De Maart

Avis aux nostalgiques

Avis aux nostalgiques

Jetzt weiterlesen!

Für 0,99 € können Sie diesen Artikel erwerben:

Oder schließen Sie ein Abo ab:

ZU DEN ABOS

Sie sind bereits Kunde?

„Travail, responsabilité, autorité.“ Trois mots auxquels on pourrait en rajouter un quatrième, „ordre“, et qui rappellent singulièrement les années trente. Outre-Rhin ou outre-Moselle, si l’on préfère.

Logo" class="infobox_img" />

Ce singulier triptyque est cher à un homme de l’ombre, totalement inconnu dans nos contrées et très à l’écart des cercles parisiens. Ami de Jean-Marie Le Pen avant de devenir un proche de Nicolas Sarkozy, il fut le véritable artisan de la campagne présidentielle 2007 du candidat de l’UMP. Et de toute évidence, il sera le penseur de celle de 2012.

Catholique traditionnel, ex-conseiller de Philippe de Villiers, Patrick Buisson croit dur comme fer à une recette: „la nostalgie du peuple“. Celle des classes populaires convaincues que hier tout fut mieux qu’aujourd’hui, persuadées qu’il faut renouer avec le mode de vie d’autrefois et donc des valeurs qui ne seraient pas la neige d’antan.

Du coup, le président-candidat devenu candidat-président entre en scène avec un slogan surprenant, celui de l’homme politique proche du peuple. Singulière prétention de la part du fêtard du Fouquet’s, du batelier de Malte, du grand copain des Bush, du cowboy de Camargue, du mari de Carla B. et du père de Jean S.

En vérité une démarche logique de quelqu’un qui s’est laissé convaincre que la victoire passe par l’électorat frontiste et donc la marginalisation de Marine Le Pen.

Pêle-mêle le candidat-président se range du côté des adversaires du mariage gay et du droit à l’euthanasie; oubliées les allusions de 2007 à des origines juives côté maternel et signaux clairs à l’électorat catholique; Christine Boutin peut ainsi réintégrer „la famille“ et apporter son soutien de madone des valeurs chrétiennes.

Démagogie et populisme

Quoi de plus démagogique que le référendum sur des sujets sociaux et sociétaux dans un pays qui n’en a pas l’habitude? Nicolas S. en fait son cheval de bataille. Le „peuple“ décidera du sort des chômeurs tout comme il tranchera sur le sort des immigrés. Une démarche populiste en diable qui permet à la fois au candidat d’esquiver le sujet, de s’affranchir des responsabilités politiques qui sont les siennes et de faire leurrer aux électeurs les plus simplistes qu’ils auraient, cette fois, leur mot à dire.

Une mauvaise foi dangereuse et une duperie inacceptable. Preuve aussi que Nicolas S. n’a pas changé.
Pourquoi?

Parce qu’il reste instable et influençable. Par exemple par l’ancien patron de Minute, Patrick Buisson justement, ce discret que l’on n’a vu qu’à deux occasions officielles aux côtés de son président, lors de la visite chez le Pape et lors de l’hommage à Jeanne d’Arc, à Domrémy.

Mais qui se ressemble s’assemble, dit l’adage. A en croire l’un de ses ministres, Sarkozy serait plus à droite qu’il ne l’aurait laissé paraître, comme en témoignent ses propos privés sur l’immigration. Une incongruité de plus chez un personnage issu directement de l’immigration côté paternel et maternel et qui aurait tout lieu d’être fier de son ascension dans cette République française qui continue de revendiquer pour elle les valeurs de „liberté, égalité, fraternité“.

Quelle autre explication trouver à ce dualisme présidentiel?
La seule possible, écartons-là, car elle signifierait que désormais, en politique, la finalité justifierait toujours les moyens et dont il résulterait que tout peut être dit pourvu que cela serve à faire le plein de voix.

La démocratie est un savant édifice à multiples strates. Le candidat UMP veut écarter les „intermédiaires“, pour lui empêcheurs de tourner en rond, pour converser directement avec le „peuple“. Bref, les fonctionnaires, les juges, les journalistes, les syndicats seraient de trop.
On pouvait aimer ou ne pas aimer le Nicolas Sarkozy de 2007. Celui de 2012, tel qu’il débute sa campagne électorale, fait peur.