Le dalaï lama a été brièvement hospitalisé à New Delhi pour un nerf coincé

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Le dalaï lama, le chef spirituel des bouddhistes tibétains âgé de 73 ans, a été brièvement hospitalisé lundi à New Delhi pour un nerf coincé, subissant ainsi sa troisième hospitalisation en cinq mois.


„Sa Sainteté souffrait d’un pincement d’un nerf de son bras dû probablement à un mouvement brusque ou à une mauvaise position“, a expliqué à l’AFP par téléphone Tenzin Taklha, son plus proche conseiller, au moment où le dignitaire religieux quittait l’hôpital Apollo dans le sud de la capitale indienne. „Il va prendre des médicaments et peut-être porter une minerve. Tout va bien maintenant et nous allons retourner mardi à Dharamsala“, dans le nord de l’Inde, où le dalaï lama vit en exil depuis 1959 après avoir fui le Tibet, a précisé le porte-parole.
Le dalaï lama avait été transporté dans la journée en avion depuis sa bourgade indienne des contreforts de l’Himalaya après s’être plaint d'“une douleur au bras“, a raconté M. Taklha. Le lauréat 1989 du prix Nobel de la paix est invité à Rome pour y recevoir lundi prochain le titre de „citoyen d’honneur“ de la capitale italienne, mais sa venue n’a pas été confirmée. Il avait été opéré en octobre dernier à New Delhi de la vésicule biliaire, puis avait repris ses nombreux voyages à l’étranger en rencontrant notamment en décembre le président français Nicolas Sarkozy en Pologne. Cela avait profondément irrité Pékin. Le moine bouddhiste, dont la santé fragile est suivie comme celle d’un chef d’Etat, avait déjà été hospitalisé fin août à Bombay, dans l’ouest de l’Inde, pour une „gêne abdominale“ et une „très grande fatigue“. En 2008, profitant des jeux Olympiques en Chine, l’unique et célébrissime figure de la cause tibétaine avait multiplié les déplacements à l’étranger pour sensibiliser la communauté internationale à ce qu’il juge être „des violations des droits de l’homme“ et „un génocide culturel“ perpétrés par la Chine au Tibet.
Respecté dans le monde entier, reçu par les chefs d’Etat, l’homme à la tunique safran et au rire communicatif continue d’incarner les espoirs de six millions de Tibétains vivant en exil ou dans cette province chinoise de l’Himalaya frontalière de l’Inde, du Népal et du Bhoutan. Mais cette icône pour l’Occident est la bête noire de Pékin qui l’accuse de mener des activités séparatistes sous couvert de religion. Le chef religieux, qui est aussi un homme politique pragmatique et un fin diplomate, a renoncé depuis longtemps à l’indépendance du Tibet, optant pour une diplomatie dite de la „voie moyenne“ consistant à réclamer une large „autonomie culturelle“ pour son pays. Réaliste, il sait que la Chine ne reviendra jamais sur sa souveraineté sur le Tibet qu’elle a envahi en 1950 et contrôle depuis 1951. En novembre, les exilés tibétains –dont plus de 100.000 vivent en Inde et dont une frange réclamait une radicalisation de la lutte–
s’étaient finalement alignés sur la ligne conciliante du maître, malgré l’échec de huit années de négociations avec Pékin.