Un moment d’intimité

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De passage au Luxembourg dans le cadre de leur tournée européenne suivant la sortie de leur nouvel album, le duo électro Miss Kittin and the Hacker, s’est produit le lundi 27 avril à la Rockhal. François Baumard

Environ 500 personnes se sont déplacées pour assister au retour sur scène du duo culte de l’électroclash. Après un set tonitruant de Dr. Gonzo en première partie, les spots du Club de la Rockhal virent à un bleu froid et un mur de lampes jaunes électrise la petite salle. Une intro glaciale, aux boucles sonores lentes et robotiques, retentit alors.
Michel Amato, alias the Hacker, monte le premier sur scène. Le DJ techno s’installe impassiblement derrière ses machines et commence à triturer son clavier E-MU qui ne va cesser de lâcher des sons étranges et hypnotiques pendant une bonne heure et demie. Puis, c’est au tour de Miss Kittin, Caroline Hervé de son vrai nom, de faire son apparition. La chanteuse apparait vêtue d’un accoutrement en vinyl noir pailleté tenu par une ceinture en diamant de plastique. Le premier morceau, The Womb, est aussi le morceau qui ouvre leur second opus, „Two“, tout juste paru. „Fist up, ego down“, c’est le premier couplet et le ton est déjà donné.
Le demi-millier de spectateurs venus assister à cet événement, ne tarde pas à danser au rythme d’une électro sombre mais irrésistiblement entrainante. Fin du premier morceau. La Grenobloise adresse alors un simple „bonsoir“, et le set se poursuit sans pause, comme pour garder l’audience sous hypnose. Un beat endiablé retentit alors, c’est „Life on MTV“ dont les paroles sont directement tirées des séquences de télévisions américaines, projetées en boucle sur l’écran géant au-dessus de la scène.

Puissance maximale

Sur „1.000 Dreams“, les stroboscopes sont à puissance maximale et accompagnent une musique plus orientée dancefloor, dont les samples sortent tout droit des années 80. Ensuite arrive leur plus gros hit, „Frank Sinatra“, dont les lyrics cyniques, reprises par le public, s’accordent parfaitement aux boucles new wave de DJ Hacker.
Juste avant d’entamer „Stop Exchange“, Miss Kittin s’empare d’une guitare basse branchée sur une puissante distorsion et fait tourner un riff punk sur un sample bien lourd du Hacker. La tension ne retombe jamais tout au long des morceaux qui se suivent et s’enchaînent. La plupart sont issus de First, album culte du duo sorti en 2001 et à la suite duquel ils stoppèrent leur collaboration jusqu’à récemment pour la sortie de ce tant attendu deuxième album. Le morceau suivant, „People Pleasure Power Objects“, est justement une des pièces maîtresses de ce nouvel opus. Lorsque le sample démarre, les spots passent du bleu au rouge et la musique devient alors brûlante et dansante. A peine le morceau terminé, Miss Kittin annonce à l’audience: „voici notre moment d’intimité“. Le duo se retrouve alors face-à-face, têtes baissées sur les machines électroniques, et se lance dans un mix mémorable. L’intro du morceau, assez longue, progresse vers un drum-and-bass percussif et entêtant, qui anéantit bientôt les dernières réticences du public à partir à l’assaut du dancefloor.
Dans la salle dont la température est devenue infernale, chacun élimine les toxines du weekend en ondulant au rythme imposé par le duo complice. Enfin arrive le dernier morceau „1982“, dont le refrain „I just can’t get enough“ est le parfait résumé de ce concert. Miss Kittin and the Hacker nous ont assénés un électroclash obsédant, d’une efficacité redoutable, que plus personne n’a envie de quitter.