Le destin tragique des Guaranis

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

L’Italo-argentin Mario Bechis a plaidé hier pour la rétrocession des terres aux Indiens Guarani-Kaiowa, héros de son film „Birdwatchers“ en compétition à la Mostra, des „survivants d’un des plus grands génocides de l’Histoire“ encore forcés, au Brésil, de vivre dans des réserves.

„Entre Blancs et Indigènes, la terre est toujours un problème, la Conquête se poursuit“, a affirmé Bechis, 53 ans, entouré de ses acteurs guaranis lors d’une conférence de presse. „Les Guarani-Kaiowa ont survécu à l’un des plus grands génocides de l’Histoire“, a-t-il ajouté. „La puissance économique agricole fait peser une grave menace sur la rétrocession des terres aux Guaranis, qui est légitime“, a poursuivi le cinéaste, expliquant avoir enquêté sur un mouvement d’occupation de terres par des Guaranis au Mato Grosso du sud, au sud du Brésil. „Les propriétaires de ces régions ont mené une déforestation sauvage, et la loi dit que 20% de la forêt doit être conservé, or là-bas il n’en reste que 2%“, a-t-il expliqué. „Il suffirait de reprendre les terres que l’on n’aurait pas dû déboiser, quelque 700.000 hectares. Cela suffirait pour permettre aux Guarani-Kaiowa de vivre“, a estimé Bechis. En lice pour le Lion d’or décerné le 6 septembre, sa fiction „Birdwatchers“, où les premiers rôles sont tenus par des Indiens Guaranis, montre la lutte de ces derniers pour exister au sein de la société brésilienne, mais aussi le désespoir qui, dans les réserves, les conduit à se suicider. „Il n’est pas facile de se passer de l’Autre. L’Autre fait peur, mais il faut avoir de la curiosité pour lui. Eux en ont, ils sont là, à Venise, ils se promènent, ils nous regardent. Eux ont de l’espérance“, a-t-il dit. „Si nous les Blancs, n’avons pas de curiosité, d’attention, d’échange avec eux, c’est nous qui n’aurons plus de vie“, a conclu Bechis. „Birdwatchers“ sera présenté au festival de Rio, avant sa sortie en décembre au Brésil.