Freitag7. November 2025

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L’Académie française lance jeudi la saison des prix littéraires

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Le Grand prix du roman de l'Académie française donne jeudi le coup d'envoi de la saison des prix littéraires, en l'absence de favoris ou d'auteurs vedettes pour les principales récompenses de l'automne.

Cette année, les jurés devront avoir du flair et de l’imagination. Car jusqu’à présent, le cru 2008 des romans de la rentrée n’a guère suscité l’enthousiasme. Pas de polémique, une curiosité polie pour les auteurs retenus pour les différents prix, le roman, antidote à la grisaille du quotidien, semble se contenter d’accompagner la crise.
Seule exception parmi la trentaine de titres encore en lice pour les grands prix d’automne, „Où on va, papa ?“ (Stock), le récit de Jean-Louis Fournier en hommage à ses deux enfants handicapés, a conquis le public dès sa sortie. Alors, qui d’Olivier Rolin, Atiq Rahimi, Catherine Cusset ou Alain Jaubert sortira du chapeau des jurys littéraires ? Fidèle à sa tradition, l’Académie française a retenu pour sa sélection finale trois auteurs qui ne figurent sur aucune autre liste et dont les éditeurs sont rarement invités à la table des prix littéraires.
Dans „La dernière Conférence“ (de Fallois), Marc Bressant décrit le monde clos de l’ultime conférence internationale de la guerre froide, avec ses enjeux diplomatiques et ses intrigues personnelles. Ancien ambassadeur lui même, Bressant rejoint la tradition des écrivains diplomates qui portent un regard caustique ou amusé sur „la faune souvent dérisoire“ de leurs collègues. L’héroine de „L’excuse“ (P.O.L) de Julie Wolkenstein se rend compte que sa vie entière semble n’avoir été qu’une histoire écrite par un autre.
Et Bruno de Cessole est en lice avec son premier roman, „L’Heure de la fermeture dans les jardins d’Occident“ (La Différence), dans lequel il fait resurgir les maîtres de la littérature et de la pensée occidentale. Après le prix du roman de l’Académie, le Femina (3 nov.) et le Médicis (5 nov.) seront décernés la semaine prochaine, avant le Goncourt et le Renaudot, le 10 novembre. L’Interallié fermera le ban le 18. Cinq titres se détachent légèrement : „Un chasseur de lions“ (Le Seuil) d’Olivier Rolin (en lice pour le Goncourt et le Médicis), „Là ou les tigres sont chez eux“ (Zulma) de Jean-Marie Blas de Roblès (Goncourt, Médicis), „Où on va, papa ?“ (Stock) de Jean-Louis Fournier (Goncourt, Femina), „La beauté du monde“ (Grasset) de Michel Le Bris (Goncourt, Interallié) et „Ce que nous avons eu de meilleur“ (Grasset) de Jean-Paul Enthoven (Médicis, Interallié). Gallimard, toujours présent sur les prix, peut notamment compter sur „Un brillant avenir“ de Catherine Cusset, sélectionné pour le Goncourt. Du lourd en revanche pour les prix Femina et Médicis du roman étranger, avec le Britannique Ian Mc Ewan, l’Italien Sandro Veronesi, les Américains Richard Ford et Thomas Pynchon ou le Suisse Charles Lewinsky. 2008 devait être l’année du renouveau pour les prix littéraires après les polémiques qui ont suivi l’an dernier l’attribution du Renaudot à „Chagrin d’école“ (Gallimard) de Daniel Pennac, qui ne figurait pas sur la liste des livres sélectionnés. Les Goncourt ont rafraîchi leur règlement en février pour limiter les manoeuvres entre certains jurés et éditeurs. Mais les autres jurys ne se sont pas pressés de suivre l’exemple.