ForumSouhaits pour 2024 et au-delà …

Forum / Souhaits pour 2024 et au-delà …
 Photo: Editpress/Alain Rischard

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Afin de ne pas tomber dans l’emploi gratuit ou un peu kitch de vœux pour la nouvelle année, je me suis décidé aujourd’hui de partager avec vous un texte, en fait un pastiche, d’un de mes chanteurs préférés, je veux parler de Jacques Brel (1929-1978). (Le dictionnaire nous apprend que le mot „pastiche“ désigne en fait l’imitation ou l’évocation du style, de la manière d’un écrivain, d’un artiste, d’une école. Il s’agit d’une œuvre qui résulte de cette imitation). En général, le pastiche est donc une forme de réécriture qui consiste à imiter un texte, à s’en approcher le plus possible, tout en feignant de ne rien transformer.

L’auteur du pastiche, dans le cas présent le soussigné, s’attache le plus souvent à imiter le style d’un écrivain, ou dans le cas présent, d’un chanteur, ce qui suppose de savoir identifier, puis de reproduire les caractéristiques uniques de son écriture.

Peace and love … ou war and killing

Le texte original de la chanson date de l’année 1968, année mythique parmi toutes, tout au moins pour le soussigné et pour toute sa génération, tout comme l’année qui suivait, 1969, appelée et chantée comme année érotique, notamment par l’incontournable chanteur français, Serge Gainsbourg. Ce n’est pas un hasard si 1969 est devenue le symbole des conquêtes féministes, de l’égalité des sexes et de la libération sexuelle contre les carcans de la religion, et sur le plan de la politique partisane, au Luxembourg, contre le prolongement politique d’une seule religion, le CSV. L’année en question peut être résumée par la maxime „peace and love“, alors que l’année qui est sur le plan de s’achever se rapproche plutôt de la maxime „war and killing“.

Dès lors, il n’est pas surprenant d’y découvrir un mantra, c’est-à-dire un „instrument de pensée“, typique pour les sixties et les seventies, années culte par excellence. L’objectif du mantra est également de permettre une profonde détente tout en se concentrant sur le moment présent, également appelée „pleine conscience“.

Je tiens à préciser que ce texte a déjà été publié, sous ma plume, dans le regretté hebdomadaire Le Jeudi (1997-2019), cher à Danièle Fonck et à beaucoup d’autres, dans le cadre des fêtes de fin d’année 2014, donc il y a déjà presque dix ans, jour pour jour.

Nonobstant, il garde toute son acuité. Le voici :

Souhaits …

„Je vous souhaite beaucoup de rêves et d’en réaliser quelques-uns. Je vous souhaite d’aimer ce et ceux qui méritent d’être aimés et, surtout, d’oublier ce et ceux qui méritent d’être oubliés. Je vous souhaite de pouvoir passer des coups de gueule, mais également de pouvoir vous murer dans le silence. Au réveil je vous souhaite des chants d’oiseaux et autres bruits de la nature et, dans la journée, beaucoup de rires et de rigolades autour de vous. Je vous souhaite de respecter les autres, surtout quand ils sont différents, d’une autre couleur de la peau, d’une autre religion ou sans.

Chaque être humain a son mérite et sa valeur, il suffit d’être ouvert pour les découvrir. Je vous souhaite de combattre l’indifférence, l’égoïsme et d’autres vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite de participer à la construction d’un monde meilleur, où les forts participent davantage à la redistribution nécessaire pour le rendre plus juste. Je vous souhaite d’avoir la capacité de dire oui à l’aventure, à la vie, à la beauté sous toutes ses formes, à l’amour.

Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être, et heureux.

Car le bonheur constitue le véritable destin.“

Sangliers ou sans-abris : la chasse est ouverte …

Ces belles paroles du pastiche concernent, certes, tout en l’évoquant, non seulement la nouvelle année 2024, mais aussi de nombreuses autres nouvelles années, car elles ont sans aucun doute une valeur universelle et quasi intemporelle.

Pour moi, elles illustrent également le chemin parcouru, en reculant, on dirait, certes, des valeurs principales portées par la société d’alors, d’une part, et notre société d’aujourd’hui, d’autre part. J’abhorre de dire qu’avant c’était mieux, mais, incontestablement, dans le cas présent, c’était différent avant. Et ça me plaisait davantage. Le meilleur exemple, ou contre-exemple selon la façon de voir, constitue sans aucun doute, actualité oblige, la discussion autour des sans-abris, contre lesquels la chasse est ouverte sur le territoire de la Ville de Luxembourg. Les sangliers jubilent, en attendant ils peuvent dormir tranquilles, on s’occupe moins d’eux depuis quelque temps, on préfère tirer sur les sans-abris, électoralement ça rapporte plus, car on fait appel aux plus bas instincts de la gent humaine. Donc gare aux sans-abris, ils sont dans le viseur du ministre de l’Intérieur et de la bourgmestre de la Ville de Luxembourg. La devise de ces derniers est : order without law …

Impensable en 1968, l’année où Jacques Brel a pondu son texte!!!

Il est donc intéressant de constater que les valeurs morales voire philosophiques de la société d’alors, finalement, ne sont en rien comparables à celles véhiculées, majoritairement, aujourd’hui.

Dans ce contexte, je me permets de citer un ancien évêque catholique brésilien, dans les années 70, Dom Helder Câmara, qui était connu pour sa lutte contre la pauvreté. A ne pas confondre avec la lutte contre les pauvres de notre nouveau (sic) gouvernement (déjà plein de rides), et du Collège échevinal de la Ville de Luxembourg (No bei iech ! – A wanns de net gees !), qui disait: „Quand je m’occupe des pauvres, on me traite de saint. Quand je demande pourquoi ils sont pauvres, on me traite de communiste“. A méditer, surtout par ceux qui aiment se mettre en vitrine de servir la soupe, sous les yeux de la caméra de RTL, à l’occasion d’un raout organisé pour les SDF, les sans-abris, les pauvres, les chômeurs involontaires ou autres. Et après aller se lécher les babines dans un trois étoiles de la ville.

Aujourd’hui, justement, …

… il y va, notamment, de l’expression anglo-américaine „woke“, utilisée à tort et à travers, mais dorénavant, souvent, côté pile, avec des connotations négatives, alors qu’en fait elle décrit, côté face, une philosophie politique de gauche, progressiste, fût-elle réduite à ses côtés justice sociale ou à des formes connexes d’antiracisme ou de condition féminine, des discriminations vis-à-vis de la communauté LGBT+, des immigrés et d’autres populations marginalisées. Le meilleur exemple est son utilisation à l’époque du mouvement „Black Lives Matter“, il y a dix ans, comme mot d’ordre pour encourager la vigilance et l’activisme face aux discriminations raciales déjà évoquées. En fait, l’expression „stay woke“, utilisée comme adjectif ou comme substantif, décrit des personnes conscientes des problèmes de société cités ci-avant, et est traduit en français par „rester éveillé(s)“ ou, selon le contexte, par „reste(z) éveillé(s)“. (dixit S Blin, Libé 23.7.2020).

Est-ce un hasard, si le seul parti politique d’extrême droite du Luxembourg a déjà évoqué, plusieurs fois et publiquement, „l’anti-wokisme“ comme sa marque de fabrique. Mais jusqu’à présent ce mot d’ordre n’a pas encore véritablement percé, contrairement aux Etats-Unis ou à la France, Trump ou le Rassemblement national ne s’en privent pas.

Vous allez voir qu’en 2024 ils reviendront à la charge.

En attendant, il faut souhaiter que les idées progressistes retrouvent une nouvelle jeunesse dès l’année prochaine, mais pour ce faire les forces politiques en question doivent davantage collaborer, échanger, mutualiser leurs idées, leurs démarches et leurs actions. Vaste programme!

Le fait que nous avons actuellement un des gouvernements les plus rétrogrades depuis des décennies, un CSV qui se propose de détricoter le plus possible et qui est devenu avec son PM le simple vassal de la finance internationale et de la Chambre de commerce, et un DP sans boussole, avec un chef dont l’intérêt politique commence à s’exprimer seulement une fois qu’il a franchi la frontière, trop occupé à penser à sa future carrière internationale. Il est d’ailleurs intéressant de constater que les chefs de file des deux partis évoqués sont les hommes politiques, actuellement au pouvoir, qui ont le plus amoncelé de casseroles … Du jamais vu! Belles récompenses! En attendant, les coéquipiers du VPM (vice-premier ministre) se concentrent sur la seule politique sécuritaire, personnalisée par le Collège échevinal de la Ville de Luxembourg, antichambre de la coalition gouvernementale. Où est passé ce parti qui a participé quand même, pendant les dix dernières années, à une coalition réformiste? Son GPS semble déconnecté et cela se traduit lamentablement par une politique opportuniste, appelée pragmatique, au gré des vents (certes, ce n’est pas la pirouette qui tourne, mais le vent … comme disait l’autre), sans ressort idéologique, ne serait- ce que sous la forme d’un parti qui défendrait, sur le plan sociétal, une forme de libéralisme … Finalement il devrait sérieusement réfléchir à s’auto-dissoudre tout simplement dans le magma du CSV.

En attendant, rappelez-vous les mots paraphrasés de Jacques Chirac et déjà cités ici, il y a peu: „Putain, encore cinq ans!“

* L’auteur est un ancien député et un ancien conseiller d’Etat

Jemp
30. Dezember 2023 - 11.30

Ma Luc séi Numm steet jo do René Kollwelter

jung.luc.lux@ gmail.com
29. Dezember 2023 - 21.27

Esou Artikelen hätt Tageblatt besser net ze pubizeieren. Dat do as Gestänkers geint CSV. Desen Auteur soll e Mol sein Numm nennen. Hien schengt nach emmer d'Nidderlach vum lenksen Bord mat hieren grengen Akkoliten net verquest ze hun.

Dee vu Keespelt
29. Dezember 2023 - 11.42

Déi Niederlag vum Oktober deet wéi. O lift us up where we belong sôt de Coco oft.