Sonntag16. November 2025

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CinémaSocrate aussi était un „influencer“: deuxième semaine de festival du film italien et palmarès 2021

Cinéma / Socrate aussi était un „influencer“: deuxième semaine de festival du film italien et palmarès 2021
Le réalisateur Leonardo di Costanzo a été primé à Villerupt Photo: Delia Pifarotti

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La 44e édition du festival s’est terminée ce weekend avec les dernières projections de films, dont surtout les films primés par les cinq jurys et qui ont remporté les „Amilcar“, décernés durant la cérémonie de remise des prix vendredi soir.

„Le poète et le dictateur“ de Gianluca Jodice (Amilcar du jury), „Ariaferma“ de Leonardo di Costanzo (Amilcar des exploitants), „Atlas“ de Niccolò Castelli (Amilcar du jury jeunes), „Marilyn ha gli occhi neri“ de Simone Godano (Amilcar du public) et „A Chiara“ de Jonas Carpignano (Amilcar de la critique) constituent le palmarès du festival 2021. Au terme de la cérémonie de remise des prix, le public a pu découvrir le film de Donato Rotunno „Io sto bene“, actuellement visible aussi dans les salles du Luxembourg. C’est avec beaucoup de sensibilité que le réalisateur luxembourgeois aux racines italiennes a porté à l’écran l’histoire d’Antonio (joué par Alessio Lapice et par Renato Carpentieri, à l’âge adulte), qui quitte son pays dans les années 60 pour venir travailler au Luxembourg, quelque part „en Belgique“. Il devait rester un an, bosser pour mettre de côté de l’argent et repartir les poches pleines. Mais il n’est jamais reparti, sa vie s’est faite au Luxembourg, aux côtés d’une femme luxembourgeoise (jouée par Marie Jung). Son parcours ressemble à celui de tant d’immigrés, non seulement italiens, ce qui confère un air d’universalité au long-métrage de Rotunno.

Le réalisateur François Caillat, villeruptien de naissance, a dédicacé son roman „La vraie vie de Céclie G.“ au stand de la librairie, qui se trouve, comme tous les ans, à l’entrée de l’hôtel de ville de Villerupt. Et c’est en présence du réalisateur Marco Tullio Giordana qu’Oreste Sacchelli a présenté et dédicacé son livre „Mes meilleures années“ sur le cinéma de Giordana. Un événement particulier a eu lieu samedi. L’actrice et réalisatrice Cristina Comencini, présidente du jury en 2017, a reçu l’Amilcar de la ville. Ce prix n’avait pas pu lui être remis l’année passée en raison de la fermeture prématurée du festival. Elle a donc présenté son 13e film „Tornare“ (2019) et rencontré son public. Désormais, comme son père Luigi Comencini, elle est une habituée du festival. Le cinéaste qui a reçu l’Amilcar de la ville de cette année 2021 est le scénariste et réalisateur Francesco Bruni, dont le film „Cosa sarà“ figurait dans la riche programmation du festival, constituée de 77 films.

Relation parents-enfants

Parmi la sélection de films qui ont fait partie de la toute nouvelle production cinématographique italienne on aura constaté une prépondérance de scénarios exprimant les relations parents-enfants sous toutes leurs facettes. Que les familles soient classiques, monoparentales, recomposées ou homoparentales, la nature des rapports qui se créent est en constante évolution et les conflits sont souvent inévitables, même au sein de familles apparemment sans failles. Certains réalisateurs en font des comédies, d’autres des drames, d’autres encore des documentaires, mais tous portent à l’écran le fossé souvent difficile à combler entre être un bon „géniteur“, pleinement dédié à l’éducation des enfants, et celui de gérer sa vie personnelle, ses propres besoins et surtout les exigences et les horaires d’une profession. A cette difficulté s’ajoute la digitalisation de notre société, dans laquelle les jeunes se sentent plus à l’aise que leurs parents et en sont souvent réellement absorbés.

Dans la comédie „Genitori quasi perfetti“ (de L. Chiossone), c’est la fête d’anniversaire du petit Filippo qui fait basculer l’univers de sa maman et des parents invités à la fête avec leurs enfants. Plein de clichés et de préjugés sont anéantis ce jour-là. On en rit, mais les situations sont bien réalistes. Dans „Genitori vs Influencer“ (de M. Andreozzi), une comédie aussi, le père de Simone, prof de philosophie et méconnaisseur des réseaux sociaux, s’en prend à l’influenceuse, idole de sa fille. La vidéo du père, qui se fâche, serpillière à la main, devient virale et sans le vouloir, le père de Simone devient influenceur lui aussi, à la tête du groupe des anti-influenceurs. Ses followers augmentent. Il commence à y prendre plaisir aussi. Grâce à sa fille, qui devient son web manager, il comprend que la digitalisation peut aussi servir à divulguer ses enseignements sur la philosophie. „Socrate était aussi un influenceur“, constate-t-il. Mais les dangers du web le guettent …

„A Chiara“ (de J. Carpignano) et „Anima bella“ (de D. Albertini) sont deux films dramatiques, qui montrent le pénible parcours de vie qu’endurent deux adolescentes pour être de soutien à leurs pères respectifs. Le père de Chiara est mêlé à des histoires de mafia et Chiara peine à croire ce que fait son père. Le père de Gioia est accro au jeu et sa fille essaye de l’en sortir.

Education à l’image

Avec „Marx può aspettare“, Marco Bellocchio a réalisé un documentaire autobiographique, ou plutôt une confession théâtrale. Il se penche sur la vie de son frère jumeau qui s’est suicidé à l’âge de 29 ans en 1968. Bellocchio raconte et fait parler ses frères et sœurs: souvenirs, anecdotes, photos, vidéos … tout sert à reconstituer l’image de la famille Bellocchio et du frère Camillo.

La réalisatrice de „ Occhi blu“, Michela Cescon
La réalisatrice de „ Occhi blu“, Michela Cescon Photo: Delia Pifarotti

L’éducation à l’image a toujours été un volet très important pour les organisateurs du festival de Villerupt. Non seulement un jury jeunes, formé d’étudiants français et luxembourgeois faisant des études de cinématographie et d’italien, est chargé de visionner une série de films et de se concerter pour en primer un, mais s’y ajoutent aussi des journées „scolaires“ et des rencontres avec les universitaires. De plus a eu lieu mercredi passé une intéressante formation transfrontalière „Laissez faire la jeunesse“, dans le cadre des projets culturels de la région Grand Est. Les participants se sont penchés notamment sur la question: „Pourquoi et comment impliquer les jeunes de la Grande Région dans les métiers du cinéma?“

Avec Michela Cescon, réalisatrice de „ Occhi blu“, c’est un regard atypique sur le rôle des femmes qui a été posé. Avec ce polar, inspiré des polars français combinant éléments stylistiques du film noir et du film policier, l’actrice Cescon est passée de l’autre côté de la caméra. Ce n’était pas sur un coup de tête, comme elle l’a expliqué au public en salle. Le projet a mûri pendant cinq ans et c’est une vision surprenante sur une femme (interprétée par Valeria Golino) et sur une ville (Rome) qui en émane.

Le festival a fermé ses portes et c’est sur une note festive et gaie que les spectateurs ont été applaudis par les organisateurs et tous les bénévoles à la sortie de salle, après la projection du dernier film de cette 44e édition: „Si vive una sola volta“, la toute récente comédie de Carlo Verdone.