Freitag31. Oktober 2025

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FranceMême devenu „Renaissance“, le parti macroniste peine à rassembler autour de lui

France / Même devenu „Renaissance“, le parti macroniste peine à rassembler autour de lui
„La République en Marche“ s’est donnée un nouveau nom, „Renaissance“, et un nouveau secrétaire général, Stéphane Séjourné Photo: AFP/Julien de Rosa

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Le parti macroniste, jusqu’alors La République en Marche, s’est choisi une nouvelle appellation, celle de „Renaissance“, à l’occasion du congrès qu’il a tenu ce samedi à Paris. Il s’est également doté de nouveaux statuts et d’un nouveau secrétaire général, Stéphane Séjourné, lequel remplace Stanislas Guérini, nommé au gouvernement lors du dernier remaniement ministériel.

Agé de 37 ans, M. Séjourné est un macroniste de la première heure, issu de la gauche, mais aussi du cabinet élyséen de M. Macron. C’est dire que, nouveau nom ou pas, la formation macroniste reste plus que jamais inféodée au chef de l’Etat. En conformité absolue avec la feuille de route que ses membres et sa nouvelle direction ont reçue à l’occasion de ce congrès.

La première ministre est intervenue par vidéo devant les délégués. Affirmant notamment: „Pour faire face au gros temps qui est devant nous, il nous faut constituer un parti solide, ancré, structuré, ouvert, transgressif, innovant.“ Parmi les défis attendant le pays, Elisabeth Borne a cité „le retour de la paix, le combat pour la planète, la mobilisation pour le plein-emploi“, avant de lancer un appel au „dépassement, qui n’est ni la gauche, ni la droite, ni le consensus tiède, mais le courage de prendre des idées fortes et nouvelles, d’où qu’elles viennent“.

Et pour que les choses soient bien claires, Mme Borne a ajouté: „La majorité ne réussira que si elle s’appuie sur ses trois piliers.“ Allusion non seulement à Renaissance, bien sûr, mais aussi à Horizons, le parti fondé par son prédécesseur indirect à Matignon Edouard Philippe, et au MoDem du centriste François Bayrou. Or c’est bien là que le bât blesse, et même doublement. Car ces deux alliés essentiels de la Macronie pure et dure semblent, ces temps derniers, prendre quelque distance avec elle.

Contre tout „passage en force“ sur les retraites

Edouard Philippe a certes assisté à une partie du congrès macroniste de samedi, mais il avait auparavant boudé le „conseil refondateur“ de LRM, le 8 septembre dernier. Ce qui avait alors, dit-on, fort agacé le chef de l’Etat, dont un des proches glissait en confidence qu’on déplorait à l’Elysée de voir l’ancien premier ministre „se replier sur l’Aventin dès que les choses se compliquent un peu“, allusion aux difficultés qui attendent l’exécutif dans sa nouvelle tentative pour réformer le régime des retraites (voir Tageblatt du 17 septembre). Et il est clair que M. Philippe entend à la fois se situer encore dans la mouvance macronienne, mais aussi s’en distinguer suffisamment pour donner des chances à son éventuelle candidature à la présidentielle de 2027.

Quant à François Bayrou, quoique récemment nommé part Emmanuel Macron commissaire général au Plan (poste au demeurant beaucoup plus prestigieux et influent au début de la Ve République qu’aujourd’hui), et aussi à la tête du Conseil national de la refondation, au démarrage bien incertain, il s’est carrément abstenu de toute visite au congrès de samedi. Il est vrai qu’il n’avait pas craint, dans une interview réalisée la veille par le quotidien Le Parisien, de se déclarer opposé à tout „passage en force“ du projet macronien de réforme des retraites, hypothèse de plus en plus évoquée dans les couloirs du pouvoir pour contourner une très probable opposition parlementaire.

Et M. Bayrou d’ajouter: „Si on se lance dans cette voie-là, alors nous sommes certains de coaliser d’abord les oppositions entre elles, puis de diviser la société française. C’est une réforme qui ne peut pas se faire au détour d’un amendement“ dans le débat parlementaire. Hier, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, traditionnellement ouvert à la négociation, a pour sa part indiqué que dans un tel cas de figure, sa centrale syndicale serait elle aussi „vent debout“ contre la démarche gouvernementale.

C’est dire que l’appel à l’union sacrée de la majorité présidentielle lancée par Mme Borne, si applaudi ait-il été par les congressistes de ce qu’il faut désormais appeler le parti Renaissance, ne semble pas pour l’instant éveiller beaucoup d’échos en dehors des strictes limites de l’ex-République en Marche. Et que décidément, la grande refonte du système des retraites sans cesse annoncée, et sans cesse reportée, par Emmanuel Macron depuis des années déjà, risque de peiner à s’imposer comme la réforme majeure de son second quinquennat, à défaut d’avoir été celle du premier.