Montag3. November 2025

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FranceMacron nomme Sébastien Lecornu comme nouveau premier ministre

France / Macron nomme Sébastien Lecornu comme nouveau premier ministre
Emmanuel Macron a nommé mardi soir Sébastien Lecornu comme nouveau premier ministre Photo: AFP/Ludovic Marin

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Le président Macron a nommé hier soir, sans accompagner sa décision d’une intervention télévisée, son ministre de la Défense Sébastien Lecornu comme premier ministre en remplacement de François Bayrou, qui lui avait donné sa démission quelques heures plus tôt après que l’Assemblée nationale lui avait largement refusé la confiance.

La nomination d’un nouveau gouvernement, ou en tout cas de son chef, était évidemment perçue comme la plus urgente – et sans doute aussi la plus délicate – des tâches qui attendaient Emmanuel Macron, d’autant plus qu’il fallait lancer très vite le chantier du budget 2026, lequel doit normalement être déposé sur le bureau de l’Assemblée au plus tard le 15 octobre. Dans la configuration parlementaire actuelle, il avait le choix, pour Matignon, entre la nomination d’un fidèle ou celle d’un candidat de l’opposition; mais quel fidèle, et quelle opposition? C’est finalement la première option qui aura prévalu, après d’intenses tractations, semble-t-il, avec LR d’un côté, le PS de l’autre.

Le chef de l’Etat tenait à s’assurer qu’au prix de concessions dont le détail reste à venir, son protégé, désormais à Matignon, ne risquerait pas, dans cet exercice budgétaire en particulier, de faire l’objet d’une motion de censure, en tout cas trop rapidement. Il l’en a d’ailleurs explicitement chargé hier soir, à charge pour lui de nouer les négociations nécessaires avec les représentants d’autres groupes parlementaires que ceux du „bloc central“, ou de ce qu’il en reste.

Le choix de M. Lecornu, en dépit (ou peut-être au contraire à cause) de sa très grande proximité avec le président de la République, avait été pressenti par de nombreux observateurs. Mais il avait contre lui deux choses, la première étant que, justement, les deux formations extrêmes de l’opposition allaient sans doute crier à la provocation. C’est notamment ce qu’a aussitôt fait Mathilde Panot pour La France insoumise; quant à Marine Le Pen au nom du Rassemblement national, elle s’est contentée de constater dédaigneusement que l’homme de l’Elysée tirait là „sa dernière cartouche“. Deuxième obstacle à la nomination du ministre de la Défense: on pouvait estimer au vu de la situation internationale actuelle qu’il souhaitait conserver ses fonctions, dans lesquelles il était très impliqué. Mais ce que président veut …

Pas question d’une nouvelle dissolution?

L’impression qui prévalait hier soir à Paris était aussi que M. Macron, en brusquant cette nomination alors qu’il avait mis tant de temps à nommer Michel Barnier puis François Bayrou, aura voulu couper court aux pressions tendant à lui arracher la dissolution de l’Assemblée, notamment de la part du RN et de LFI qui semblent attendre beaucoup d’un nouveau scrutin législatif. Il est vrai que le chef de l’Etat avait déjà fait dire à son entourage qu’il n’était pas question pour lui de procéder à une nouvelle dissolution; et au vu des résultats de la précédente, on le comprend! Même si 61% des électeurs, à en croire un sondage réalisé hier, auraient aussi souhaité une telle issue. Les partis modérés, eux, le PS, ceux du „bloc central“ et LR, ne semblant pas trop pressés, au contraire, de retourner aux urnes, ce qui pourrait être un atout pour le nouveau premier ministre.

Mais même en ayant ainsi promptement réglé la question du nouveau locataire de Matignon, le paysage politique qui entoure aujourd’hui Emmanuel Macron n’a encore rien de très rassurant. La modeste et composite coalition qui le soutenait s’effrite plus que jamais, et les rêves de grande restructuration politique qui avaient présidé à sa première élection ont volé en éclats. Il prétendait, en 2017, faire du passé table rase: le voici qui, en recréant l’instabilité gouvernementale et la fragmentation de l’opinion, ressuscite au contraire la IVe République. Quant à la culture du compromis qu’il voulait instaurer, elle semble au contraire plus lointaine que jamais parmi la classe politique française.

D’autres menaces, encore …

Et puis, outre cette motion de destitution déposée hier par les macronistes et qui n’a évidemment aucune chance d’aboutir, d’autres menaces pèsent sur M. Macron, à commencer par cette journée de mercredi qui, selon différentes organisations, doit être l’occasion d’un „blocage total“ de la France. Quelque 80.000 membres des forces de l’ordre sont mobilisés pour faire face à de probables violences, et assurer autant que faire se pourra la liberté de circulation. Mais le mouvement semblait, hier soir encore, assez insaisissable: la chute de M. Bayrou va-t-elle le galvaniser, ou l’atténuer? Même question pour l’arrivée à Matignon d’un nouveau titulaire?

Vendredi sera aussi, dans un registre plus feutré, une journée d’épreuve pour l’exécutif, ou ce qu’il en reste, puisque l’agence de notation Fitch risque de rétrograder la dette de la France en catégorie „simple A“, ce qui augmenterait ses difficultés à financer sa dette abyssale. Puis le 18 septembre, le pays sera plongé dans tout un ensemble de grèves qui devraient elles aussi être assez paralysantes.

Quelques jours plus tard, le président Macron se rendra à New York pour défendre devant l’Assemblée générale de l’ONU sa décision de reconnaître l’Etat de Palestine. Il est vrai que dans les difficultés intérieures où il s’est mis, ce retour au terrain international, fût-ce aussi brûlant, lui semblera peut-être une bouffée d’oxygène.

ras le bol
10. September 2025 - 9.12

Les casseurs sont prêts a entrer en action. La population va en souffrir comme chaque fois.