Freitag31. Oktober 2025

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2e tour en FranceLa droite modérée et les sortants gardent l’avantage

2e tour en France / La droite modérée et les sortants gardent l’avantage
Dans le Grand-Est, la victoire de Jean Rottner ne semble pas menacée Photo: AFP/Sébastien Bozon

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Les électeurs français sont de nouveau convoqués dimanche pour le second tour des élections départementales et régionales. Le premier, dimanche dernier, avait été marqué par une abstention historiquement forte et avait traduit un lourd échec des candidats macronistes, un recul lepéniste, un bon maintien de la gauche et une poussée de la droite modérée.

Les surprises du 20 juin, tant au sujet de la participation électorale que des résultats, rendent évidemment, pour le vote de demain, les sondeurs et les pronostiqueurs plus circonspects. Mais tout de même: au vu des différentes enquêtes d’opinion menées durant l’entre-deux-tours, les tendances observées dimanche dernier semblent devoir se confirmer à peu près. Abstention comprise: tout au mieux devrait-on passer de 66,7 à 65%, ce qui resterait de l’ordre des deux tiers des électeurs inscrits qui n’iraient pas voter.

C’est avant tout contre cette désaffection à l’égard des urnes que les dirigeants du Rassemblement national, Marine Le Pen en tête, se sont battus ces derniers jours: ils considèrent que l’écart spectaculaire entre des sondages prometteurs et les résultats, globalement très décevants pour leur parti, s’explique essentiellement par la démobilisation de leurs troupes. Même si le phénomène de l’abstention a en fait frappé tous les électorats …

La seule chance de conquête d’une région leur est offerte en Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA). Et encore: le retrait de la liste de gauche pour faire barrage à l’extrême droite, conduite par Thierry Mariani, arrivé en tête au premier tour, permet au président sortant LR, Renaud Muselier, d’être crédité de 51% des intentions de vote. Le scrutin a en outre fait sortir de son silence l’ex-président Sarkozy, qui, dans une interview au grand quotidien régional Nice-Matin, apporte un soutien insistant à Muselier sur le thème: „S’il gagne, nous gagnons tous; s’il perd, nous perdons tous“, avertissement manifestement adressé aux électeurs LR tentés par le vote pour Mariani.

Fissures à gauche

D’une manière générale, les présidents de la droite modérée sortants qui étaient arrivés en tête dimanche dernier semblent assurés d’une réélection confortable demain. C’est en particulier le cas de Laurent Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes, à qui les sondages accordent 58% des suffrages. Mais même là où le second tour verra plus de deux listes s’affronter, comme en Île-de-France, dans les Hauts-de-France ou dans le Grand-Est, les victoires respectives de Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et Jean Rottner ne semblent pas menacées.

D’autant plus que certaines fissures se sont manifestées à gauche. Dans le Grand-Est, la gauche et les écologistes n’ont pas réussi à bâtir une liste d’union pour le second tour; et en Île-de-France, Mme Pécresse a reçu deux soutiens de gauche inespérés, en tout cas inattendus: ceux de son prédécesseur socialiste Jean-Paul Huchon, ex-directeur de cabinet de Michel Rocard, et de l’ancien premier ministre lui aussi socialiste Manuel Valls. Dans les deux cas, ce sont, expliquent-ils, certains engagements de la liste de gauche conduite par les Verts qu’ils demandent aux électeurs de récuser: l’alliance avec La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon et toute forme de complaisance à l’égard de l’islamisme.

Reste à savoir quels enseignements le chef de l’Etat, resté publiquement très silencieux entre les deux tours, tirera des résultats de ce double scrutin. Un scrutin en principe local, mais dont la dimension nationale, y compris sans doute avec l’abstention, se sera manifestée de manière évidente. Et qui, d’ailleurs, ne posera sans doute pas seulement des problèmes à l’Elysée, mais aussi à l’ensemble de la classe politique.