Donnerstag6. November 2025

Demaart De Maart

Les donneurs de leçons

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La crise financière a deux conséquences. L’une consiste à pousser la réforme du système financier international pour empêcher qu’une telle débâcle ne se reproduise. L’autre amène d’aucuns à en profiter pour pousser leurs pions politiciens. Le malheur est que les deux sont indissociablement liées./ Ben Fayot

Il est évidemment nécessaire que le système soit rapidement réformé, pour éviter désormais les produits financiers risqués, protéger les épargnants, mettre la finance au service de léconomie réelle, surveiller efficacement les groupes internationaux, et terminer avec les comportements douteux des places financières quelles qu’elles soient.
Il est malheureux que le président en exercice de l’UE névite pas le mélange des genres. Il y a trop de politique franco-française dans la façon dont il gère le dossier.
Il y a trop de mépris pour les nuances: je ne l’ai pas entendu s’en prendre à la City de Londres, mais bien aux petits voisins de l’est. La télévision d’Etat lui emboîte le pas avec le gros marteau. Comment veut-il arriver ainsi à sa fin dans une Union où nous sommes tous partenaires?
A sa suite, la classe politique française s’en donne à cœur joie. Chez les socialistes, dans la lutte interne en vue du congrès de novembre, la gauche se saisit de la crise pour rêver du grand soir. On n’est pas loin du ridicule et du surréel dans la façon dont on s’en prend au Grand-Duché. L’impression que laisse la volée de bois vert des Messieurs Sarkozy, Steinbrück, Emmanuelli et autres donneurs de leçon pour notre pays comme pour son premier ministre est déprimante pour la suite de la réforme nécessaire. Elle laisse mal augurer du travail concret à faire entre des Etats souverains dont chacun a évidemment en vue ses intérêts, la France souvent plus que les autres.
La chance que représente la crise financière pour arriver à une réforme sérieuse du système financier international risque de sombrer ainsi dans les cocoricos et les stupidités politiciennes.

*Ben Fayot est président du
groupe parlementaire LSAP