Freitag7. November 2025

Demaart De Maart

En Grande-Bretagne, le \“Yachtgate\“ n’en finit pas de faire des vagues

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Le yacht d'un oligarque russe, la maison d'un Rothschild sur une île grecque, une histoire de gros sous et d'amitiés trahies: le dernier scandale politique en Grande-Bretagne, digne d'un scénario à la James Bond, ébranle l'opposition conservatrice en pleine crise financière.


 Le yacht d’un oligarque russe, la maison d’un Rothschild sur une île grecque, une histoire de gros sous et d’amitiés trahies: le dernier scandale politique en Grande-Bretagne, digne d’un scénario à la James Bond, ébranle l’opposition conservatrice en pleine crise financière.
Dans l’oeil du cyclone depuis le début de la semaine, le prometteur porte-parole des conservateurs pour les affaires économiques, George Osborne, 37 ans, appelé à devenir ministre des Finances de David Cameron si son parti remporte les élections d’ici 2010.
 M. Osborne est accusé par l’un de ses amis, Nat Rothschild, richissime héritier de la dynastie de banquiers, d’avoir sollicité un don pour son parti auprès d’un magnat russe de l’aluminium, Oleg Deripaska.
 La scène, a raconté Nat Rothschild, s’est déroulée à bord du yacht de M. Deripaska au large de l’île grecque de Corfou en août dernier. M. Osborne, qui séjournait avec sa famille dans la somptueuse maison de Nat Rothschild à Corfou, aurait profité d’une de ses visites à bord du yacht de l’ami russe de son hôte pour suggérer un don de 50.000 livres au profit des Tories. Les dons étrangers étant interdits par la loi britannique, M. Osborne aurait suggéré de contourner l’écueil en versant l’argent via une société britannique appartenant au milliardaire russe. Faux, a immédiatement répondu M. Osborne.
 „Nous n’avons jamais demandé de don et nous n’avons jamais reçu d’argent“.
 Mercredi, le Premier ministre Gordon Brown lui-même a remis la pression sur les Tories, affirmant devant les députés, à la surprise générale: „C’est une affaire très grave en effet et j’espère qu’elle fera l’objet d’une enquête par les autorités“, sans préciser lesquelles. Mais au-delà d’une improbable suite juridique –la Commission électorale n’a rien vu d’illégal, aucun argent n’ayant été versé– c’est l’aspect moral du scandale qui fait débat, au moment même où les Britanniques sont appelés à se serrer la ceinture pour cause de crise financière et de récession imminente.
 La presse a fustigé le „manque de jugement“ de M. Osborne, jusqu’alors considéré comme un esprit vif doublé d’un habile tacticien. „Franchement, il s’est un peu comporté comme une nouille“, tranchait le Daily Telegraph (droite), pourtant peu suspect d’anti-conservatisme primaire. „Quand on dort avec des chiens, on attrape des puces“, s’est lamenté un ancien ministre de Margaret Thatcher, Norman Tebbit. De l’avis général, l’avenir politique de l’étoile montante des Tories, qui a contribué à moderniser le parti aux côtés de David Cameron, s’est brutalement assombri. En face pourtant, les travaillistes n’osent pas jubiler trop bruyamment: ce scandale touche également l’un des leurs, le nouveau ministre du Commerce Peter Mandelson, récemment débauché de la Commission européenne par Gordon Brown pour relancer son gouvernement face à la crise.
Ironie de l’histoire, M. Mandelson est également ami de longue date de Nat Rothschild, il se trouvait lui aussi à Corfou cet été, il a également rencontré Oleg Deripaska. Ses détracteurs subodorent un conflit d’intérêt potentiel entre l’amitié de M. Mandelson pour le magnat de l’aluminium et ses anciennes fonctions de commissaire européen au Commerce, ce que l’intéressé dément. Une autre question taraude le microcosme médiatico-politique: pourquoi M. Rothschild a-t-il „balancé“ son ami George Osborne? Parce que ce dernier est soupçonné d’avoir trahi son autre ami, M. Mandelson, en livrant à la presse des commentaires peu élogieux de ce dernier sur Gordon Brown faits lors d’une des fameuses réunions de Corfou? Le „Yachtgate“, comme l’a baptisé la presse, n’a sans doute pas fini de faire des vagues.