La chef du parti Kadima au pouvoir en Israël, Tzipi Livni, devait appeler dimanche à des élections anticipées, ayant échoué à former un cabinet de coalition, aggravant la crise politique provoquée par les affaires de corruption qui ont éclaboussé le Premier ministre démissionnaire Ehud Olmert. Si le gouvernement de transition de M. Olmert est toujours en place, il n’est toutefois pas habilité à prendre des décisions cruciales pour l’avenir du pays car il ne dispose plus de majorité au Parlement. „Ce gouvernement est un cabinet de transition et, selon la loi, il ne peut gérer que les affaires courantes. Il n’a aucune légitimité pour prendre des décisions sur des questions de principe“, explique Ari Shavit, un politologue israélien.
„Olmert va probablement tenter un coup de la dernière chance mais s’il parvient à quelque chose je pense que 80% des Israéliens estimeront que ce résultat est illégitime“, ajoute-t-il. Pour les commentateurs, qu’ils soient alestiniens ou israéliens, l’annonce d’élections anticipées marque définitivement la fin du processus entamé par l’administration de George W. Bush à la conférence d’Annapolis qui avait relancé les négociations de paix en novembre 2007. „Annapolis est mort. Olmert et Livni ne pourront pas parvenir à un accord car il n’y a plus de médiateur américain. Aucun accord ne peut-être signé sans la présence d’un intermédiaire américain actif entre les parties israélienne et palestinienne“, déclare Menahem Klein, professeur en sciences politiques à l’Université Bar-Ilan de Tel-Aviv. „Une solution (au conflit) devient beaucoup plus compliquée“, renchérit Ari Shavit, pour qui les „espoirs d’un accord sont de toute manière infondés vu la faiblesse des dirigeants Ehud Olmert et (le président palestinien) Mahmoud Abbas“.
Côté palestinien, le même pessimisme prévaut. „Le processus de paix est directement lié à cette crise car elle permet à Israël de ne pas s’engager dans des négociations“, dit le politologue Hani al-Masri. Tous les yeux sont désormais tournés Outre-atlantique; Israéliens et Palestiniens sont suspendus au résultat de l’élection présidentielle aux Etats-Unis le 4 novembre. „Les changements en Israël et aux Etats-Unis auront des conséquences sur l’avancement des négociations“, estime Nabil Abou Roudeina, le porte-parole de M. Abbas.
„En fin de compte, tout dépend de qui sera le futur président américain, car le scrutin aux Etats-Unis aura des conséquences sur les élections israéliennes qui n’auront pas lieu avant fin janvier, début février“, estime Akiva Eldar, éditorialiste au quotidien Haaretz. Une victoire du candidat démocrate Barack Obama, donné favori par les sondages, pourrait remettre le conflit israélo-palestinien au centre des préoccupations de la nouvelle administration américaine, selon lui. Mais une cohabitation entre Benjamin Netanyahu, favori lui dans un scrutin israélien, et M. Obama pourrait s’avérer difficile. „Tout le monde sait que les Israéliens n’aiment pas entrer en confrontation avec les Américains“, poursuit-il.
M. Netanyahu, un faucon, s’est dans le passé catégoriquement opposé à la création d’un Etat palestinien au côté d’Israël, a rejeté les accords de 1993 sur l’autonomie palestinienne et refuse toute concession sur Jérusalem, un programme en contradiction avec les plans de paix internationaux.
De Maart
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