Dès lundi matin, le chef du parti conservateur, Andrius Kubilius, 51 ans, a signé un accord préliminaire avec trois autres partis de droite ou du centre pour négocier la constitution d’un nouveau gouvernement.
Car si les conservateurs ont nettement remporté les élections, ils n’ont obtenu que 44 des 141 sièges du Seimas, le parlement à une seule chambre. Ils comptent sur l’appoint de deux petites formations libérales rivales (Union des libéraux et Alliance des libéraux et du centre, 11 et 8 sièges) ainsi que d’un nouveau mouvement inclassable, le Parti de la résurrection nationale (16 sièges). Ensemble, ils disposeraient d’une majorité absolue de 79 sièges. „Nous nous sommes engagés à nous mettre d’accord. Nous allons le faire rapidement“, a dit Andrius Kubilius. „Le plus dur sera de s’accorder sur les moyens pour se sortir de la crise“, a-t-il averti, dans une allusion à des divergences en matière fiscale. Si la Lituanie n’a pas encore été touchée par la récession qui frappe ses voisins baltes, la Lettonie et l’Estonie, la croissance a nettement décru à seulement 3,1% sur un an au troisième trimestre. L’inflation est élevée et la demande étrangère s’affaiblit. „Le prochain gouvernement n’aura pas une période facile“, a confié M. Kubilius.
„La coalition connaîtra des moments difficiles, mais je vois une chance qu’elle puisse travailler avec succès“, juge la politologue Aine Ramonaite, de l’Université de Vilnius. „Tout d’abord, la coalition a un centre clair, les conservateurs. La deuxième raison est la crise économique. Elle ne peut que consolider les forces politiques et toute la société“. Sauf surprise, Andrius Kubilius devrait retrouver le poste de Premier ministre qu’il a déjà occupé pendant un an en 2000. Il succèdera au social-démocrate Gediminas Kirkilas. Son parti (LSDP) a pu limiter les dégâts au second tour après un premier tour catastrophique. Avec 26 sièges, il sera la la seconde formation au parlement mais il devra probablement retourner dans l’opposition après avoir dirigé le gouvernement pendant sept années sans interruption.
„Après deux législatures marquées par des partis nouveaux et populistes, on voit aujourd’hui le retour à des forces politiques avec des fortes valeurs. On peut espérer que nos partis commencent à se consolider“, a ajouté Aine Ramonaite
Malgré tout, M. Kubilius devra inclure dans sa coalition un nouveau parti qui a causé la surprise au premier tour, le Parti de la résurrection nationale. Emmené par Arunas Valinskas, producteur d’émissions de télé-réalité et animateur de l’équivalent lituanien de „Qui veut gagner des millions?“, le parti milite pour une réhabilitation de la politique. Divers sondages ont montré que le parlement est l’une des institutions les moins populaires en Lituanie. Cinq autres partis sont entrés au parlement. Le parti populiste Ordre et Justice de l’ancien président Rolandas Paksas, destitué en 2004 pour une affaire de corruption a obtenu 15 sièges. Le Parti travailliste, une autre formation populiste située plus à gauche, en a eu dix. Un petit parti agraire, le Parti national fermier, a remporté trois sièges, tout comme un mouvement représentant la minorité polonaise. La Nouvelle alliance (centre-gauche) a eu un élu et quatre sièges sont allés à des indépendants. En Lituanie, 70 des 141 députés sont désignés à la proportionnelle mais 71 sont élus selon un scrutin majoritaire à deux tours.
De Maart
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