Considéré comme un acteur clé dans la région, le président Kagame a reçu le ministre belge des Affaires étrangères Karel De Gucht puis Mme Frazer avant l’arrivée à Kigali dans la soirée des ministres français et britannique des Affaires étrangères, Bernard Kouchner et David Miliband. Ces visites surviennent alors que M. Kagame et son homologue congolais Joseph Kabila ont accepté de participer à un sommet à Nairobi, sous l’égide de l’ONU, en compagnie des chefs d’Etat de la région des Grands Lacs, des organisations régionales et de l’Union africaine selon le commissaire européen à l’Aide Humanitaire Louis Michel arrivé vendredi à Kinshasa. De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a demandé à son adjoint chargé du maintien de la paix, Alain Le Roy, de se rendre en RDC. Samedi, Karel De Gucht a „a insisté auprès du président Kagame pour qu’il continue à faire valoir son influence modératrice sur le conflit à l’est du Congo, afin (…) de faire respecter le cessez-le-feu entre toutes les parties belligérantes“, a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère belge des Affaires étrangères Bart Ouvry. Pour sa part, Mme Frazer „a insisté sur l’importance d’une rencontre entre les présidents Kagame et (congolais Joseph) Kabila pour essayer de trouver une solution à la crise“, selon un responsable de la présidence rwandaise qui a requis l’anonymat.
Alors que Paul Kagame lui a répété que son pays n’était „pas impliqué dans le conflit“, la responsable américaine „a admis qu’il n’y avait pas de preuve que le Rwanda soutenait Laurent Nkunda, mais a cependant affirmé que le Rwanda avait soutenu les rebelles par le passé“, selon la même source. A Kinshasa, les ministres français et britannique ont rappelé la nécessité de mettre en oeuvre des accords déjà conclus pour ramener le calme dans l’est de la RDC.
MM. Kouchner et Miliband ont rencontré le président Kabila avant de se rendre à Goma, capitale du Nord-Kivu théâtre d’affrontements entre l’armée régulière et les combattants du général tutsi déchu Laurent Nkunda. La violence a jeté sur les routes des dizaines de milliers de civils, affamés et privés d’aide, et M. Michel a qualifié la situation de „catastrophique“, évoquant des exactions commises par des soldats congolais et des rebelles.
En novembre 2007, la RDC et le Rwanda ont signé à Nairobi un accord pour le rapatriement au Rwanda des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui opèrent dans l’est de la RDC. Kigali, où le régime est dominé par la minorité tutsie, s’engageait de son côté à ne pas soutenir la rébellion de Laurent Nkunda, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). En janvier 2008, un accord de paix a été signé à Goma, dans lequel tous les groupes armés qui opèrent dans l’est de la RDC s’engagaient à un cessez-le-feu et à une démobilisation des combattants. Ces deux accords sont restés sans effet. Sur le terrain, la trève décrétée par la rébellion de Laurent Nkunda arrivée aux portes de Goma perdure, mais la situation est loin d’être apaisée. Les rebelles ont organisé samedi une cérémonie d’investiture d’une nouvelle administration à Rutshuru, une localité située à 75 km au nord de Goma passée sous leur contrôle, ont constaté des journalistes de l’AFP. Chassés par les combats, des dizaines de milliers de déplacés étaient toujours en situation précaire dans cette zone, menacés par la faim, la soif et les maladies.
1. November 2008 - 22.51 Uhr
De Maart
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