Samstag8. November 2025

Demaart De Maart

L’Arménie et l’Azerbaïdjan font un petit pas sur le Nagorny Karabakh

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L'Arménie et l'Azerbaïdjan, qui se disputent le Nagorny Karabakh, se sont engagés dimanche à chercher une \"solution pacifique\" à leur conflit afin de \"ramener la stabilité\" dans la région, déjà ébranlée par le conflit armé en Géorgie.

 Leurs présidents, Serge Sarkissian et Ilham Aliev, ont signé une déclaration commune avec le chef de l’Etat russe Dmitri Medvedev à l’issue d’entretiens dans la résidence de campagne de ce dernier, près de Moscou, affichant ainsi une volonté de dialogue à défaut d’avancées immédiates. „Il convient d’assainir la situation dans le Caucase du sud et d’y rétablir la stabilité et la sécurité par un règlement politique du conflit au Nagorny Karabakh sur la base des normes du droit international“, a déclaré M. Medvedev devant la presse, lisant la déclaration. MM. Sarkissian et Aliev „se sont mis d’accord pour poursuivre leur travail, y compris par des contacts au plus haut niveau, afin d’aboutir à un règlement politique du conflit au Nagorny Karabakh“, a-t-il ajouté. „Ils ont chargé leurs ministres des Affaires étrangères d’activer le processus de négociation, en coopération avec les co-présidents du Groupe de Minsk“, a également noté le président russe. Le Groupe de Minsk, créé par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), réunit la Russie, les Etats-Unis et la France. Il mène depuis plus de dix ans une médiation pour tenter de trouver une issue politique à la crise. L’Arménie et l’Azerbaïdjan sont „d’accord sur le fait qu’un règlement pacifique doit être assorti de garanties internationales juridiquement contraignantes concernant tous ses aspects et toutes ses étapes“, a poursuivi M. Medvedev.
Les séparatistes arméniens ont pris le contrôle du Nagorny Karabakh, un territoire montagneux de 150.000 habitants situé en Azerbaïdjan mais peuplé majoritairement d’Arméniens, à l’issue d’un conflit armé qui a fait près de 30.000 morts au début des années 90. Malgré un cessez-le-feu signé en 1994, Bakou et Erevan n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le statut de la région et les accrochages restent fréquents.
L’Azerbaïdjan souhaite récupérer la souveraineté sur le Nagorny Karabakh, tandis que l’Arménie, qui le contrôle de facto, plaide pour l’octroi de la plus large autonomie possible au territoire indépendantiste. Dimanche, les deux belligérants ont „apposé pour la première fois leur signature au bas d’un document depuis 1994“, s’est félicité le co-président russe du Groupe de Minsk, Iouri Merzliakov, cité par l’agence Itar-Tass. Le conflit armé russo-géorgien en août, aux portes des deux ex-républiques soviétiques, semble avoir relancé la dynamique en vue d’un règlement politique dans cette région stratégique, riche en hydrocarbures, entre l’Orient et l’Occident.
La guerre a mis en exergue les dangers des conflits non résolus dans le Caucase. Ainsi quand Tbilissi a voulu reprendre par la force sa province séparatiste d’Ossétie du Sud, cela a provoqué une riposte militaire russe. Et Moscou dans la foulée a reconnu l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, autre région séparatiste géorgienne. Ilham Aliev, qui menaçait régulièrement de reprendre le Nagorny Karabakh par la force, a mis depuis ce discours en sourdine. Son homologue arménien, pourtant ancien chef des séparatistes du Karabakh, s’est montré prêt au dialogue dès son élection en février. Les deux hommes se sont d’ailleurs déjà rencontrés à Saint-Pétersbourg en juin. Mais beaucoup reste à faire. Pour Manvel Sargsian, expert au Centre arménien d’Etudes stratégiques, la déclaration signée dimanche est „creuse, garantissant seulement qu’aucune des parties n’essaiera de déstabiliser la situation ou de relancer les hostilités“.