Sonntag9. November 2025

Demaart De Maart

La grogne monte face aux proposition de Sarkozy sur l’Eurogroupe

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La présidence française de l'UE suscite des remous avec sa proposition de gouvernement économique européen, une polémique malvenue au moment elle s'efforce de créer un front commun en Europe sur la réforme du système financier mondial.

 Le dernier tir de barrage en date est venu du chef de file des ministres des Finances de la zone euro, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker.
 „Il n’y aura pas de structure permanente“ de ce type, a-t-il sèchement déclaré lundi soir à Bruxelles, à l’issue d’une réunion du forum qu’il préside des ministres des Finances de la zone, l’Eurogroupe. Le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy a mis le feu aux poudre il y a deux semaines devant le Parlement européen à Strasbourg.
Cherchant à capitaliser sur le succès des initiatives prises par la présidence française de l’UE pour juguler la crise financière, il a ressorti une vieille idée, récurrente en France depuis la création de l’euro dans les année 1990: doter la zone euro d’un véritable „gouvernement économique“, prenant la forme de réunions régulières de ses chefs d’Etat. Paris a créé un précédent, qu’il compte bien renouveler, en organisant le 12 octobre le tout premier sommet des dirigeants de la seule zone euro à Paris pour mettre au point un plan coordonné de sauvetage des banques de près de 2.000 milliards d’euros.
A l’heure actuelle, seuls les ministres des Finances des pays utilisant la monnaie unique se réunissent de manière régulière, chaque mois. Un forum qui selon M. Sarkozy n’a toutefois pas l’autorité suffisante pour prendre de grandes décisions. Mais mardi devant une commission du Parlement européen, M. Juncker a enfoncé le clou. „Je dis qu’il ne faut pas institutionnaliser l’Eurogroupe au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement“, a-t-il affirmé.
 „De temps à autre, lorsque la situation s’y prête et l’exige, des réunions doivent pouvoir avoir lieu“ mais seulement s’il y a „une véritable valeur ajoutée“, a encore dit M. Juncker. Le ministre des Finances et chef du gouvernement luxembourgeois n’est pas seul sur cette ligne du refus.
 „C’est une tradition du monde politique français“ que de proposer ce gouvernement économique en Europe, „donc ce n’est pas vraiment une idée neuve“, a ironisé à Bruxelles le ministre néerlandais des Finances Wouter Bos. „Et je pense qu’elle recevra la même réponse que dans le passé“, négative, a-t-il ajouté. L’Allemagne en particulier soupçonne Paris de vouloir surtout par ce biais faire de l’ombre à la Banque centrale européenne indépendante –chargée du pilotage de l’euro et des taux d’intérêts de la zone– en lui opposant une autorité politique.
 Et la République tchèque, qui succèdera en janvier à la France à la tête de l’Union européenne, redoute que M. Sarkozy cherche à lui faire de l’ombre l’année prochaine, les Tchèques ne faisant pas partie de la zone euro. Cette levée de boucliers oblige les Français à tempérer leurs ardeurs sur ce sujet, afin de ne pas compromettre leurs efforts pour définir une approche commune de l’Europe sur la réforme du système financier international, en vue d’une réunion extraordinaire vendredi des dirigeants européens, puis du sommet mondial de Washington le 15 novembre.
 M. Sarkozy a ainsi clarifié vendredi dernier ses intentions en soulignant qu’il ne souhaitait „pas qu’il y ait des réunions systématiques de l’Eurogroupe“ au plus haut niveau. Et son premier ministre François Fillon a assuré lundi que le chef de l’Etat „n’a indiqué d’aucune manière qu’il entendait présider cet Eurogroupe“, après que cette intention lui eut été prêtée.