Sonntag9. November 2025

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Crise: les Européens se mettent d’accord avant le sommet de Washington

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Les Européens se sont mis mardi en ordre de bataille en vue du sommet mondial sur la réforme du système financier international, en définissant leurs grandes priorités face à des Etats-Unis fragilisés par la crise bancaire et le départ en vue de George W. Bush.

Lors d’une réunion à Bruxelles, les ministres européens des Finances ont soutenu dans les grandes lignes des propositions en ce sens de la présidence française de l’UE.
„Nous avons pu trouver une convergence de vues sur les moyens renforcés de la surveillance, sur les principes et valeurs fondamentaux auxquels nous croyons“, a indiqué la ministre française des Finances Christine Lagarde, à l’issue de la réunion. Ces principes „peuvent se résumer à la nécessité de ne pas opérer de repli protectionniste d’une part, et en même temps de faire jouer les règles du marché dans le cadre d’une régulation appropriée et ne laissant pas ni des acteurs, ni des produits, ni des territoires hors régulation dans le domaine financier“, a-t-elle ajouté.
La France propose dans un document un certain nombre d’axes de travail pour réformer „l’architecture financière internationale“, après la crise. Elle propose de promouvoir la transparence et une plus grande responsabilité des acteurs financiers, de renforcer la régulation des marchés, de réduire les pratiques à risque, d’améliorer la supervision ou encore de renforcer le rôle du FMI dans la surveillance. Ces principes doivent servir à préparer les propositions européennes pour le sommet du G20 à Washington le 15 novembre sur la réforme du système financier mondial.
Des ajustements seront encore faits cette semaine, à la demande de certains Etats, puis lors d’une réunion extraordinaire des dirigeants européens vendredi à Bruxelles.
Les Allemands notamment ont demandé le changement d’un paragraphe du texte „soupçonné“ à leurs yeux d’encourager „l’émergence d’un gouvernement européen“, a indiqué leur ministre des Finances Peer Steinbrück.
 Mais les lignes générales du document ont été acceptées. „L’UE doit exprimer une position commune, unie“, a souligné le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia. Les Européens plaident avec force pour une réforme réelle et complète du système financier mondial, une sorte de nouveau Bretton Woods, du nom des accords qui gouvernent depuis 1944 la finance internationale. Ils souhaitent rapidement une forme d’instance de supervision mondiale des marchés, ce dont se méfient les Américains. L’Europe entend profiter de la crise financière pour imposer ses vues aux Etats-Unis, placés en position d’accusés dans la mesure où la tourmente a pris naissance chez eux. Une victoire lors de l’élection présidentielle de mardi du démocrate Barack Obama, plus ouvert à une régulation renforcée des marchés financiers que le républicain George W. Bush, pourrait les aider.
 Mais la tâche ne sera pas aisée pour convaincre les Américains. Lundi, la Maison Blanche s’est montrée très prudente sur les chances de voir le prochain sommet du G20 sur la crise financière aboutir à des mesures concrètes, malgré la pression en ce sens exercée par le président français Nicolas Sarkozy. „Peut-il y avoir des questions concrètes sur lesquelles on s’entend ? Je ne sais pas“, a dit la porte-parole de M. Bush.
 A Berlin, la chancelière allemande Angela Merkel a cependant insisté mardi pour l’adoption rapide de nouvelles règles pour les marchés financiers. Les négociations sur ce sujet „ne doivent pas durer des années, mais des mois“, a-t-elle plaidé, lors d’une conférence organisée par le patronat allemand.