„Il va falloir que le vote soit respecté“, a lancé l’ex-candidate à la présidentielle sur France Inter, alors que les militants ont voté à 29% pour sa motion, reléguant à distance Bertrand Delanoë, favori des sondages, et Martine Aubry, tous deux autour de 25%. Mme Royal a indiqué qu’elle téléphonerait dès vendredi à ses rivaux, pour entamer des discussions „avec tout le monde, sans exclusive“, ainsi qu’à Benoît Hamon, représentant l’aile gauche du parti et auteur d’un bon score de 19%. Elle a estimé que son résultat lui „donnait une légitimité“ pour diriger le Parti socialiste, mais a souligné qu’elle ne faisait pas „acte de candidature“ pour l’instant.
La présidente de Poitou-Charentes avait pendant la campagne interne mis sa propre candidature au poste de premier secrétaire „au Frigidaire“, ce qui lui avait permis de nouer des alliances. Elle a réitéré vendredi qu’elle „n’en faisait pas un préalable“. Le congrès de Reims se tiendra du 14 au 16 novembre, et le prochain premier secrétaire sera élu par un vote des militants le 20 novembre. En invoquant le respect du vote des quelque 130.000 militants ayant pris part au scrutin (55% de participation), Mme Royal répondait à François Hollande, qui quelques minutes plus tôt, avait estimé sur RTL, que le score de son ex-compagne „ne lui permettait pas d’être majoritaire dans le Parti socialiste“.
Le premier secrétaire sortant, qui avait soutenu le maire de Paris, en a appelé au rassemblement, après un résultat qui sonne comme un désaveu pour la direction du parti.
„Le problème ce n’est pas cet ordre d’arrivée, c’est comment on donne au parti (…) une majorité stable capable de le conduire“, a déclaré M. Hollande, appelant les quatre principales motions à „chercher ensemble les voies d’un rassemblement“.
Il faut „faire en sorte qu’il puisse y avoir un rassemblement sur une ligne qui soit cohérente, dynamique, mobilisatrice“, a-t-il plaidé. „Les militants ont dispersé leurs suffrages, à nous maintenant de faire en sorte que nous puissions nous rassembler“, a-t-il lancé, avertissant que si une majorité ne se dégageait pas, il y aurait „des jours difficiles“ pour le PS. Mme Royal, reconnaissant que sa majorité était „relative“, s’est fixé comme objectif de „mettre en mouvement la cohésion et l’unité des socialistes“ pour „rassembler tous les talents qui existent au Parti socialiste“. La tâche ne sera pas aisée. Dès sa défaite connue, M. Delanoë, qui n’a pas réagi de vive voix, a souligné dans un communiqué qu’il n’était pas question pour lui de rejoindre un bloc qui, comme Mme Royal, s’accomoderait d’une alliance avec un parti „qui ne s’assumerait pas clairement de gauche“, sous-entendu le MoDem. Alliance que Mme Royal s’est dite vendredi prête à poursuivre.
Des partisans de Mme Aubry, qui n’a pas elle-même réagi, avaient dans la nuit indiqué qu’ils ne renonçaient pas à constituer un rassemblement majoritaire „sur une ligne de changement et d’ancrage à gauche“. Et M. Hamon, fort de son score surprise, avait maintenu sa candidature à la tête du PS, estimant avoir „une grande légitimité à diriger ce parti“. Interrogée sur la possibilité d’une alliance „tout sauf Ségolène“, Mme Royal a en tout cas répondu: „Je n’ai peur de rien“. Et en a appelé chacun au „sens des responsabilités“.
De Maart
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