L’Union européenne „a accepté“ que ce déploiement reçoive une „approbation du Conseil de sécurité des Nations unies“, a précisé tout d’abord Pierre Mirel, un haut fonctionnaire de la Commission européenne. Belgrade réclamait en premier lieu que le déploiement d’Eulex reçoive un feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU, considérant que cette instance est la seule à se prononcer sur les questions relatives au Kosovo. Mais l’UE „a accepté“ aussi que le statut de la Mission européenne soit „neutre“, autrement dit que la présence d’Eulex n’implique en rien une reconnaissance quelconque de l’indépendance du Kosovo, a poursuivi Pierre Mirel, qui est le directeur pour les Balkans occidentaux à la Commission européenne. L’Union européenne a enfin accepté qu'“aucune référence“ ne soit faite au plan de Martti Ahtisaari, l’ancien négociateur finlandais qui a défini pour le Kosovo une indépendance sous contrôle international, un plan que rejette totalement la Serbie. „Il est par conséquent important qu’un compromis soit atteint pour que cette Mission puisse être déployée et rendre service à chacun, à tous les citoyens du Kosovo“, a conclu M. Mirel. Avec ces trois points, l’UE répond aux exigences essentielles de la Serbie. Le ministre serbe des Affaires étrangères, Vuk Jeremic, avait reconnu lui-même jeudi qu’un accord sur le déploiement d’Eulex était „proche“. Le vice-Premier ministre serbe, en charge des questions européennes, Bojidar Djelitch, a indiqué s’attendre à ce que le Conseil de sécurité de l’ONU aborde la question du déploiement d’Eulex le 11 novembre. „J’espère que, d’ici là, on trouvera une solution acceptable pour tous“, a-t-il ajouté prudemment. La Mission européenne doit comprendre 2.000 policiers, juges et douaniers chargés de surveiller „l’état de droit“ au Kosovo. Eulex sera secondée par un millier d’assistants kosovars. Le quotidien kosovar Zeri avait indiqué dès jeudi que les termes de l’accord entre Belgrade et l’UE serviraient de base à „une déclaration de la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU“, qui serait approuvée mardi. Une telle déclaration de la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU ne nécessite pas de vote du Conseil de sécurité, et par conséquent le risque d’un veto.
Le Kosovo a proclamé son indépendance le 17 février dernier, qui a été reconnue par plus d’une cinquantaine d’Etats dans le monde, et notamment par la plupart des pays européens et par les Etats-Unis. Belgrade rejette cette indépendance et considère le Kosovo comme sa „province méridionnale“. Les Européens comptent déployer l’ensemble d’Eulex en décembre, mais la Serbie, et les Serbes du Kosovo, refusaient que la Mission européenne se déploie notamment dans le nord du Kosovo, peuplé par une majorité de Serbes, exigeant comme préalable qu’elle reçoive le feu vert du Conseil de sécurité.
De Maart
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