Le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, qui préside l’UE, a invité les 27 pour une réunion extraordinaire de deux heures à Bruxelles à partir de 12H00 GMT. Elle est destinée à préparer le sommet des grands pays industrialisés et émergents (G20) du 15 novembre à Washington consacré à la question.
Pour y arriver dans les meilleures conditions, les chefs d’Etat et de gouvernement doivent d’abord s’entendre sur une feuille de route commune. Ils sont d’accord dans les grandes lignes pour demander un renforcement significatif du contrôle des marchés, dont les défaillances ont été clairement mises en évidence par la crise. Objectif: „ne pas laisser une partie de l’activité financière sans règles“, „renforcer la transparence“ et „éviter les risques excessifs“, a résumé vendredi le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia, à la radio espagnole. En Europe, „il y a une vision unique, un consensus très élevé sur les principes sur lesquels doit se baser la réforme du système“, a-t-il assuré.
Une vision néanmoins un peu optimiste. La plupart des Européens veulent certes transformer le Fonds monétaire international en une sorte de super-gendarme de la finance mondiale. Dans un document appelé à être discuté vendredi, la présidence française de l’UE souhaite ainsi „faire du FMI la principale organisation en charge de la stabilité financière mondiale“ avec pouvoir de recommandation aux gouvernements. Mais les pays les plus libéraux, comme la Grande-Bretagne et la Suède, sont réticents. Ils refusent un excès de zèle réglementaire. Du coup il n’est plus vraiment question en Europe du „nouveau Bretton Woods“ appelé de ses voeux à l’origine par la France, du nom des accords qui avaient totalement remis à plat le système financier et monétaire après la Deuxième Guerre mondiale.
Les dirigeants de l’UE ne sont pas non plus tous d’accord sur le bien fondé d’une action concertée face à la crise économique qui a succédé à la crise financière, alors que le FMI prévoit l’an prochain la première récession depuis 1945 dans les pays développés. L’Allemagne s’est opposée cette semaine à un projet de texte français qui appelait à „une réponse coordonnée au niveau international“. Dans ces conditions, les attentes pour le sommet du G20 restent mesurées.
L’administration Bush n’a elle-même convoqué ce sommet qu’à reculons, sous la pression de l’Europe, et en minimise les attentes. Elle ne cache pas son peu d’appétit pour un grand coup de balai dans le capitalisme financier mondial. L’UE parie donc plutôt sur l’après-Bush pour parvenir à ses fins sur la crise financière, le président démocrate élu Barack Obama étant a priori plus favorable à un contrôle accru de Wall Street que l’actuel locataire républicain de la Maison Blanche.
Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont chacun appelé jeudi Barack Obama pour parler notamment de ce dossier. Lors du G20, „comme il se doit, Barack Obama sera consulté par George W. Bush et des membres des équipes d’Obama seront sans doute dans les couloirs“, a souligné le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, dans une interview vendredi au quotidien français La Tribune.
„Ce sommet est une bonne opportunité“, a-t-il ajouté, avant ceux qui devraient en principe suivre début 2009 après le départ de George W. Bush. Dans cette perspective, la présidence française de l’UE demande que des „propositions concrètes“ soient présentées dans les „cent jours“ suivant le sommet à venir du G20, soit d’ici fin février, un mois après l’entrée en fonction de Barack Obama.
7. November 2008 - 14.31 Uhr
De Maart
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