Juncker met en garde Obama sur les déficits américains

 „Demain, nous serons toujours aux prises avec les déséquilibres globaux qui existent“, a déclaré M. Juncker. Il a cité parmi ceux-ci „le double déficit américain“.
 „Je ne vois pas comment le nouveau président américain pourrait le réduire“, a-t-il dit. „S’il veut appliquer son programme social – que j’appuie pour le reste – qu’il a promis aux électeurs américains, introduire dans un système d’assurance-maladie 48 millions d’Américains est une opération qui ne se fait pas à coût budgétaire neutre“, a ajouté M. Juncker, lors d’une conférence de presse à l’issue d’un sommet européen sur la crise financière. Parmi les mesures de son programme, Barack Obama voudrait notamment étendre la couverture-maladie, dont près d’un Américain sur 6 est dépourvu, en obligeant les employeurs à assurer les salariés ou à contribuer à un fonds public.
 Le niveau du déficit commercial et du déficit budgétaire des Etats-Unis „est un très sérieux problème qui va nous occuper pendant au moins quinze années“, a-t-il ajouté. Pour lui, „la seule instance qui pourra véritablement parler de ces problèmes, de ces dérapages, de ces anomalies, c’est le FMI“.
 Les Etats-Unis laissent filer depuis des années leur déficit commercial et leur déficit budgétaire, qui sont colossaux, ce qui leur vaut d’être accusé de vivre à crédit du reste du monde. M. Juncker a par ailleurs indiqué que les Européens étaient aussi „en train d’attirer l’attention“ de leurs „collègues américains sur la crise des cartes de crédit qui pourrait émerger“, liée à la „façon qu’ont les Américains d’utiliser leurs cartes de crédit“ et „de dépasser leurs comptes en ignorant l’essentiel de leurs moyens“.