„Notre ministre des Affaires étrangères a convoqué hier (dimanche) l’ambassadeur de l’Allemagne pour lui faire part de notre protestation. Mme Kabuye se trouvait en mission officielle, elle bénéficiait de l’immunité diplomatique“, a déclaré à l‘AFP la ministre rwandaise de l’Information et porte-parole du gouvernement, Louise Mushikiwabo. „C’est une femme innocente qui a été arrêtée sur la base d’un mandat d’arrêt à caractère politique, un mandat d’arrêt basé sur une enquête manipulée. Ce chantage ne peut pas continuer comme ça“, a protesté la ministre. Rose Kabuye, responsable du protocole de M. Kagame, est l’un des neuf proches du président rwandais recherchés par la justice française pour leur participation présumée dans l’attentat contre l’avion de l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana, en avril 1994, dont l’assassinat avait servi de détonateur de génocide rwandais contre les Tutsi et les Hutu modérés, qui avait fait environ 800.000 morts, selon l’ONU. Ancienne députée et ancienne maire de Kigali, elle est la première de ces neuf responsables rwandais à être interpellée et devait être rapidement extradée.
Le lancement en novembre 2006 des mandats d’arrêts internationaux par le juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière avait provoqué une rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali. „On espère qu’avec cette arrestation, le monde entier va enfin se rendre compte que ces mandats d’arrêt n’ont pas de substance, au point de vue juridique. On veut voir ces mandats exposés au public. C’est l’heure de vérité“, a affirmé Mme Mushikiwabo. La ministre a également critiqué la plainte déposée mardi par une dizaine d’officiers français mis en cause dans un rapport rwandais „sur le rôle de la France“ dans le génocide de 1994. „Pour nous, c’est aussi une de ces manoeuvres d’intimidation. L’implication de la France est une vérité qui est là: la France a aidé politiquement et militairement un gouvernement qui a commis le génocide“, selon la porte-parole. „Cette plainte ne nous inquiète pas. La vérité parle d’elle-même. Leurs actions (des officiers français) ont été largement documentées par des tiers, par des non Rwandais. Ils apparaissent dans plusieurs rapports“, a-t-elle assuré.
Dix officiers français de haut rang ayant participé à l’opération militaro-humanitaire française „Turquoise“ au Rwanda, en 1994, ont porté plainte en diffamation mardi à Paris après avoir été mis en cause en août dans un rapport rwandais les accusant d’avoir participé au génocide.
De Maart
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