Donnerstag6. November 2025

Demaart De Maart

Un autre monde

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Ce n’est pas simplement une convenance, un pur acte de politesse que de présenter en ce dernier jour de l’année 2011 nos voeux les meilleurs à nos nombreux fidèles lecteurs.

Non, cela vient du fond du coeur, car nous aimerions que chacun et chacune puisse vivre épanoui(e), dans la sérénité, dans la joie, la meilleure des santés possibles et dans un monde où il ferait bon vivre individuellement et collectivement. Mais dire cela sous-entend que nous aurions un autre monde.

Logo" class="infobox_img" />Danièle Fonck
[email protected]

Quel plaisir en tout cas que d’entamer une année nouvelle et relever de nouveaux défis, quitte à ce que des incertitudes planent. Car 2011 fut véritablement une année malaisée.

Du tsunami de Fukushima et ce qui s’en est suivi à la répression syrienne, en passant par l’assassinat déshonorant de Khadafi et l’espoir déjà entaché des Printemps tunisien et égyptien, à la „non-crise“ de l’Euro (dixit Jean-Claude Juncker), au rôle de clown blanc de l’Union européenne face au drame grec et finalement à l’arrivée au pouvoir partout en Europe des Sieurs Goldman Sachs et Lehman Brothers, il n’y eut qu’échecs, faiblesses, inefficacité, absence de réaction, manque de courage et panne de visions.
Le résultat porte un nom: diktat des marchés financiers et austérité pour les citoyens. Un sacré progrès, n’est-ce pas?

Que voulons-nous?

Ce dont le monde a besoin pour changer, c’est une réforme en profondeur de notre système politique occidental, donc de la démocratie. Un mouvement qui passe nécessairement par la volonté des citoyens, unique levier pour faire pression sur la classe politique.

Encore faudrait-il que les populations soient armées pour réagir, ce qui exige en premier lieu une connaissance parfaite des structures politiques de leurs pays respectifs, une bonne compréhension des mécanismes économiques et financiers et un savoir détaillé sur l’influence et les méthodes des groupes de pression partout à l’oeuvre.

En d’autres termes: les électeurs doivent être aptes à une réflexion globale et cohérente, à ce que les germanophones qualifient de „vernetzt denken“. En ont-ils les atouts?
Il faut craindre que non, tant la communication a essayé de couper court à leur esprit critique et à leur curiosité intellectuelle ces vingt dernières années. Et demain, les choses risquent d’être pis.
A l’heure d’internet et du web, on pourrait supposer que l’accès à la connaissance serait facilité. Peut-être pour une minorité d’universitaires, de chercheurs, d’académiciens dans des domaines pointus. Pour la grande masse, il n’en sera rien, malheureusement.
Signe de la modernité internet-web, l’info à la demande!

Eh bien, qu’on nous explique comment la société pourrait y survivre, solidairement. Imaginons deux voisins.
L’un reçoit son journal web à la demande consacré au sel sports. L’autre n’aura commandé que de l’info people. Difficile pour eux de discuter de la réforme dans l’éducation nationale, dans la santé publique ou de la mono-tripartite. Difficile aussi de se forger une opinion sur le conflit israélo-palestinien, la situation politique en Russie, la mainmise chinoise sur le sous-sol africain. Ils n’en sauront rien, tout bonnement. Une société a besoin de valeurs communes, de débats citoyens, de discussions politiques, de polémiques. Les journaux papier remplissent encore ce rôle-là. Heureusement!

Demain, si nous voulons un monde plus juste, plus respectable, on aura plus que jamais besoin de journaux pour approfondir les sujets, pour lancer le débat, réorienter, susciter quelquefois de l’énervement dans l’intérêt de la démocratie.

Efforçons-nous-y, ensemble, journalistes et lecteurs, citoyens et démocrates.