Pour le Gauleiter Gustav Simon, le „socialisme“ dans national-socialisme n’était pas un vain mot. Dès son arrivée au Luxembourg, il s’était efforcé de convaincre les ouvriers du pays, en particulier ceux du Bassin minier qui avaient particulièrement souffert de la grande récession des années 1930, que la Volksgemeinschaft, la „Communauté du peuple“ nazie, était le seul cadre capable de leur assurer la protection sociale et le niveau de vie auquel leur appartenance à la „race“ allemande était censée leur donner droit.
Par une série d’ordonnances, il avait introduit au Luxembourg la législation sociale du Reich ainsi que son système d’assurances maladie, invalidité et vieillesse, alors bien plus protecteur que celui du Grand-Duché d’avant-guerre. Il avait aussi veillé à garantir le ravitaillement de la population et à faciliter le retour à l’emploi.
Le redémarrage de l’économie luxembourgeoise
Sur le papier, Gustav Simon et son administration pouvaient se targuer de certaines victoires. Les rations alimentaires étaient plus élevées au Luxembourg qu’en Allemagne et le chômage, qui avait si durement frappé le pays au début de l’occupation, avait été progressivement résorbé. En avril 1941, on ne comptait plus que 278 demandeurs d’emploi. Cette augmentation de l’activité était due aux besoins de la reconstruction et aux commandes de la Wehrmacht.
L’industrie sidérurgique en revanche avait mis plus de temps à se remettre. La production d’acier avait fortement chuté depuis l’invasion – non pas parce que les ouvriers et les ingénieurs luxembourgeois sabotaient la production par patriotisme, comme cela fut affirmé après la guerre, mais parce que l’indispensable charbon était en priorité dirigé vers les aciéries de la Ruhr.
Cela changea après la nomination d’Albert Speer au poste de ministre des Armements et de la Production de guerre du Reich en février 1942. Bien décidé à exploiter au maximum les ressources de l’Europe sous domination allemande, Speer fit en sorte que les aciéries luxembourgeoises puissent à nouveau fonctionner convenablement et leur production se remit donc tout naturellement à croître à partir du deuxième trimestre de l’année 1942.
Pénurie de main-d’œuvre
Speer avait compris que la phase des victoires éclair de la Wehrmacht était finie. Pour tenir face à des mastodontes industriels comme l’URSS et les Etats-Unis, l’Allemagne devait absolument accroître sa production d’armement. Le problème était qu’elle n’avait plus les moyens humains de ses ambitions. Elle n’était plus capable de mobiliser plus d’ouvriers pour ses usines et en même temps plus de soldats pour combler les pertes croissantes de ses armées.
Au Luxembourg, le déficit de main-d’œuvre commença ainsi à se ressentir dès la fin de l’année 1942. En février 1943 Simmer, le maire allemand d’Esch, écrivit une lettre à Fritz Sauckel, le Generalbevollmächtigter für den Arbeitseinsatz, dans laquelle il expliquait qu’en raison de la mobilisation pour le RAD et la Wehrmacht, 10.000 Luxembourgeois avaient été soustraits au monde du travail1).
Pour pallier à cette pénurie de main-d’œuvre, le régime nazi choisit d’abord de forcer les ouvriers à travailler plus. En février 1943 la journée de huit heures, l’un des principaux acquis du mouvement ouvrier luxembourgeois dans les années 1930, fut supprimée dans les aciéries et remplacée par une journée de 12 heures2).
„Ostarbeiterinnen“
Puisqu’il n’y avait pas suffisamment de travailleurs, le régime nazi décida aussi d’avoir recours à des travailleuses – non pas allemandes ou luxembourgeoises, celles-ci devaient rester à la maison pour élever leurs enfants, mais soviétiques3). Entre octobre 1942 et septembre 1943, plus de 4.000 d’entre elles furent arrachées à leurs familles et envoyées au Luxembourg, pour y être soumises au travail forcé dans l’agriculture et la sidérurgie.
Âgées de 12 à 20 ans, ces „Ostarbeiterinnen“, souvent originaires d’Ukraine, étaient logées dans des camps, comme celui d’Esch-Raemerich, situé à deux pas de l’aciérie de Belval. Considérées comme des êtres inférieurs par les nazis, elles étaient soumises à des conditions de travail particulièrement dures, obligées de travailler plus longtemps que les Luxembourgeois pour un salaire et des rations bien moindres.
Il leur était par ailleurs interdit de „fraterniser“ avec leurs collègues luxembourgeois. Les autorités nazies craignaient que des contacts entre les deux groupes débouchent sur une solidarité politique, sur une résistance commune, voire pire, sur des relations amoureuses synonymes de „souillure raciale“.
La militarisation des usines
La nécessité de faire respecter une discipline et des cadences de plus en plus implacables, mais aussi celle de contrôler la main-d’œuvre servile déboucha enfin sur une militarisation des usines luxembourgeoises. A la fin de l’année 1940, les services de gardiennage des grandes aciéries avaient été réorganisés et unifiés au sein d’une organisation appelée Werkschutz4).
Après les grèves d’août 1942, cette Werkschutz avait été placée sous le commandement direct de l’administration civile et transformée en unité paramilitaire, sur le modèle de l’Allgemeine-SS5). Elle en avait adopté les structures et les grades. Des ouvriers luxembourgeois qui avaient participé à la répression de septembre 1942 en tant que membres de l’Allgemeine-SS l’avaient également rejointe, jusqu’à représenter la plus grande partie de ses effectifs. Ils étaient armés de pistolets, de fusils et de fusils-mitrailleurs6).
Si les postes importants au sein de la Werkschutz étaient réservés aux Allemands, les postes de commandement subalternes étaient confiés à des Luxembourgeois. Certains de ces derniers se distinguaient par leur zèle – Henri B. par exemple. Connu pour sa cruauté envers les „Ostarbeiterinnen“, il avait l’habitude de les frapper, de les humilier, de les faire s’agenouiller devant lui pour nettoyer ses bottes. S’interposant dès qu’il voyait l’une d’entre elles parler à un Luxembourgeois, il prenait aussi un malin plaisir à confisquer le moindre morceau de pain offert par un autochtone à l’une de ces femmes exploitées7).
1) Archives nationales de Luxembourg (ANLux), Fonds Epuration (EPU 107), lettre de Simmer à Fritz Sauckel, 17 février 1943.
2) ANLux, Fonds microfilms divers (FMD 187), ARBED durant la guerre, Ostarbeiter/Ostarbeiterinnen, lettre de l’administration de l’usine ARBED-Belval, 30 avril 1943.
3) ANLux, fonds Affaires politiques (AP) E11 (Diekirch II).
4) ANLux AP K113 (Luxbg.), dossier René K., interrogatoire de René K. du 23 juillet 1947
5) ANLux AP K113 (Luxbg.), dossier René K., lettre de l’ARBED (division Esch) à l’avocat-avoué Camille S. du 23 février 1948.
6) ANLux AP K113 (Luxbg.), dossier René K., interrogatoire de Heinrich O. du 7 mars 1945.
7 ANLux AP B112 (Luxbg.), dossier Heinrich B.
De Maart
Im Rahmen der "Operation Keelhaul" (engl. für Kielholen) wurden zwischen 1943 und 1947 rund zweieinhalb Millionen Menschen, die aus dem Gebiet der Sowjetunion stammten, von den Briten und den US-Amerikanern dorthin zurückgeschickt, oftmals gegen ihren Willen im Zuge einer Zwangsrepatriierung. Viele dieser Menschen kamen ums Leben, durch Exekutionen oder auch durch Selbstmord. Bei den rund zweieinhalb Millionen Sowjetbürgern, die repatriiert wurden, handelte es sich um verschiedene Gruppen: Darunter befanden sich ehemalige Zwangsarbeiter, Kriegsgefangene sowie Soldaten verschiedener Nationen, die auf Seite der Deutschen gekämpft hatten, (…). Ursprünglich bezog sich die Bezeichnung "Operation Keelhaul" nur auf eine derartige Aktion in Norditalien, bis der Historiker Julius EPSTEIN 1973 ein Buch veröffentlichte und den Begriff für alle derartigen Rückführungen von Menschen in die Sowjetunion prägte. EPSTEIN recherchierte über 20 Jahre lang in Archiven und musste den Zugang zu den entsprechenden Akten in den USA einklagen, während ihm die britischen Archive weiterhin verschlossen blieben. Schon im Juni 1944 entschied das britische Außenministerium, alle sowjetischen Kriegsgefangenen zu repatriieren, ohne Rücksicht auf die Konsequenzen für die Betroffenen. STALIN hatte schon zuvor klargemacht, dass er alle sowjetischen Bürger, die sich während des Zweiten Weltkriegs aus welchen Gründen auch immer zeitweise außerhalb des UdSSR aufgehalten hatten, als "Verräter" betrachte und drakonische Strafen angekündigt. Am 24. Juni 1944 erklärte Patrick DEAN, Berater des britischen Außenministers: "Zur gegebenen Zeit werden alle diejenigen, mit denen sich die sowjetischen Behörden befassen wollen, diesen übergeben, und wir können uns nicht mit dem Fakt beschäftigen, ob sie erschossen oder auf andere Weise schlecht behandelt werden." (…)
https://de.wikipedia.org/wiki/Operation_Keelhaul
(24.09.2022)
MfG
Robert Hottua