Reconnaissance

Les Suédois, à l’instar des Finlandais et des Norvégiens, ont de tout temps fait montre d’une grande lucidité dans le dossier israélo-palestinien. Leurs positions furent claires, leurs propositions concrètes, leurs efforts de négociation incessants. Ils sont par conséquent plus que quiconque habilités à faire un choix diplomatique historique.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

En reconnaissant la Palestine comme un Etat à part entière, libre et indépendant, la Suède honore l’Union européenne qui est incapable d’avoir une politique étrangère commune et la libère en quelque sorte du joug de l’Alliance atlantique et du „chef de famille“ occidental que sont les Etats-Unis. Lesquels, ne l’oublions jamais, n’ont pas su faire avancer la question israélo-palestinienne de Carter à Obama, en passant par les Bush et Clinton.

Le peuple palestinien mérite le respect. Ses jeunes ont droit à des perspectives d’avenir et dès lors de vie. Ceci au sein d’un pays aux frontières précises et sur une terre dotée d’eau potable. Un élément auquel les pays scandinaves ont toujours prêté la plus haute attention. Il faudra aussi une paix durable avec le voisin israélien. Insistons sur „voisin“, ce qui est le contraire d’un ennemi ou d’un occupant.

Le peuple palestinien ne s’émancipera que lorsqu’il existera du fait d’une reconnaissance internationale. Il pourra alors faire la part des choses entre un Hamas qui lui promet la lune et un Fatah usé par un pouvoir irréel.

La Suède, courageuse, a compris qu’il faut enfin aller de l’avant. Car le Moyen-Orient, au train où vont les choses, pourrait bien devenir le théâtre de cette troisième guerre mondiale qu’évoquait et redoutait jadis feu le chancelier autrichien Kreisky.